Quels sont les principaux sujets d’actualité liés à la numérisation et à l’IA…

60 commentaires:

  1. Quels sont les principaux sujets d’actualité liés à la numérisation et à l’IA…


    26.09.2025
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    Présentateur : Nous accueillons aujourd'hui Ernst Wolff dans notre studio. Merci d'avoir pris le temps de répondre à quelques questions brûlantes avec nous aujourd'hui.

    Ernst Wolff : Merci beaucoup pour l'invitation.

    Présentateur : Oui, Monsieur Wolff, vous êtes l'un des plus grands experts en matière d'actualité financière et de décisions de politique financière. Et c'est de cela que nous aimerions vous parler aujourd'hui. La situation mondiale actuelle se caractérise en effet par un énorme désordre. Il y a les guerres en Ukraine, à Gaza, le monde qui devient chaque jour plus numérique. Sans compter les montagnes de dettes qui s'accumulent à l'échelle mondiale. On ne pourrait plus s'arrêter de les énumérer. Et puis nous avons ces personnages intéressants qui hantent les médias partout, comme Trump, Musk, Poutine, qui divisent les esprits. Il y a tellement d'acteurs, d'événements, de développements en cours qui nous préoccupent beaucoup et qui nous font nous poser cette grande question : Est-ce que tout cela serait lié d'une manière ou d'une autre ? Et c'est pourquoi l'entretien d'aujourd'hui a pour but de replacer les événements importants dans un contexte global. Je suggère donc de commencer par la guerre en Ukraine. Quel est le point commun entre les guerres en Ukraine et à Gaza ?

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  2. Ernst Wolff : En tout cas, le profiteur. Le profiteur en arrière-plan, ce sont bien sûr les grands groupes d'armement. Et derrière les groupes d'armement, on trouve pour l'instant les grands gestionnaires de fortune de Wall Street avec BlackRock en tête, suivi de Vanguard et State Street. Et d'autre part, bien sûr, les grands groupes numériques, c'est-à-dire les "Magnificent Seven" de la Silicon Valley [premier site mondial pour l'industrie informatique et high-tech]. Tous les groupes d'armement sont aujourd'hui directement dépendants de l'industrie numérique. Sans l'industrie numérique, rien ne fonctionne plus. Et ce complexe gagne des sommes incroyables en ce moment. D'une part avec la guerre en Ukraine, mais aussi dans la bande de Gaza. Et bien sûr aussi si la guerre au Proche-Orient devait se poursuivre, au cas où il y aurait une guerre contre l'Iran. J'ai les pires craintes, parce qu'ils ont tout simplement pris goût au sang et savent qu'il y a beaucoup, beaucoup d'argent à gagner de cette manière. En ce qui concerne l'Ukraine, il faut dire que même si la guerre se termine un jour, il est déjà clair que les mêmes suspects continueront alors à gagner de l'argent. Parce qu'en... je crois que c'était en octobre 2023, M. Zelensky a confié la reconstruction de l'Ukraine à BlackRock.

    Présentateur : Oui, et nous avons aussi une citation intéressante de Zelensky. Pouvons-nous l'afficher brièvement ? La citation qu'il a apportée au discours de la nation, 2022 : "Nous sommes déjà, et nous continuerons à l'être, à la pointe de la transformation numérique de notre État et de notre société."

    Ernst Wolff : C'est un phénomène très intéressant que deux États soient actuellement à la pointe de la numérisation. L'un des États est Israël, l'autre l'Ukraine. Tous deux sont en guerre. La guerre signifie que la protection des données est suspendue et que les groupes de données, c'est-à-dire les groupes qui récupèrent toutes les données, peuvent y travailler plus ou moins librement. Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a à Kiev un petit quartier qu'on appelle la petite Silicon Valley, où se trouvent tous les grands groupes informatiques de la Silicon Valley et où ils peuvent effectivement travailler sans aucune contrainte. L'entreprise "Clearview", qui pratique la reconnaissance faciale, en est un petit exemple. Ils se sont heurtés à des limites juridiques en Amérique, ils sont allés en Ukraine et ont perfectionné la reconnaissance faciale.

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  3. Présentateur : Une situation gagnant-gagnant.

    Ernst Wolff : Oui.

    Présentateur : Incroyable. Dans vos conférences, vous parlez souvent du complexe numérico-financier. Pouvez-vous nous l'expliquer très brièvement ? Qu'est-ce que vous entendez par là ?

    Ernst Wolff : Nous avons dépassé le siècle américain. C'était le siècle des banques américaines. Il faut dire que le 20e siècle a été entièrement placé sous le signe des banques américaines de Wall Street. Elles ont été les grands bénéficiaires de deux guerres mondiales. Elles ont plus ou moins dominé le monde. Mais à partir des années 70, nous avons assisté à ce qu'on appelle la financiarisation, c'est-à-dire que l'économie financière est devenue de plus en plus forte. Et dans le cadre de cette financiarisation, de nouveaux produits financiers ont sans cesse été autorisés. Et c'est là que les fonds spéculatifs, par exemple, ont été autorisés. Et c'est ce qui a permis aux gestionnaires de fortune de se renforcer. On peut donc dire qu'à partir de 2000, à peu près au tournant du millénaire, les gestionnaires de fortune sont devenus les plus puissants à Wall Street. Et l'un d'entre eux est bien sûr le leader, c'est BlackRock. BlackRock a pour actionnaire principal Vanguard, le deuxième plus grand gestionnaire d'actifs. Tous deux sont à leur tour les principaux actionnaires du troisième et du quatrième plus grand gestionnaire d'actifs, à savoir State Street et Fidelity. On ne peut donc pas concentrer plus de pouvoir dans ses mains. De plus, ils sont également frères et sœurs de la Silicon Valley, puisque BlackRock, Vanguard et State Street sont les principaux actionnaires de six des sept plus grands groupes de la Silicon Valley. Il y a donc eu une symbiose entre l'ancien instrument de domination, à savoir l'argent, et le nouvel instrument de domination, les données. Nous vivons donc maintenant depuis 30 ans ou plus, dans une nouvelle ère, dans laquelle les données sont devenues de plus en plus importantes. Et à mon avis, les données sont aujourd'hui à valoriser même au-dessus de l'argent. L'argent est donc un outil de pouvoir, et le deuxième outil de pouvoir, et le plus important actuellement, c'est les données.

    Présentateur : Cela signifie que vous avez déjà évoqué un lien entre l'IA et tout le développement et le système financier. Y a-t-il d'autres liens ?

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  4. Ernst Wolff : Le lien le plus important entre l'IA et le système financier réside simplement dans le fait que "Aladdin" [ système informatique d'analyse à la seconde de toutes les données financières dans le monde, c'est-à-dire Asset, Liability, and Debt and Derivative Investment Network], c'est-à-dire le système d'analyse des données financières de BlackRock, que M. Fink a fondé en 1988, a été téléchargé dans le cloud de Microsoft en 2023 et a également été connecté par ce biais à l'intelligence artificielle. Cela signifie en fait qu'aucun courtier ou opérateur boursier humain normal ne peut plus rivaliser avec BlackRock. Donc toutes ces informations qui sont transportées en l'espace de quelques nanosecondes, aucun cerveau humain ne peut les suivre. Et nous avons vu la semaine dernière à quel point cela profite à BlackRock. La semaine dernière, la troisième plus grande banque des États-Unis, à savoir Citibank, a confié l'ensemble de sa gestion d'actifs à BlackRock. Il s'agit de 80 milliards de dollars américains. Il est tout simplement confié à BlackRock, car BlackRock a plus de visibilité sur les flux financiers mondiaux que quiconque.

    Présentateur : C'est de la folie. Bon, vous avez déjà parlé de Larry Fink. Il y a un lien très intéressant. L'année dernière, Klaus Schwab a soudainement démissionné de son poste important au FEM, comme si de rien n'était. Et j'aimerais beaucoup savoir ce qui s'est réellement passé là-bas.

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  5. Ernst Wolff : Il y a un lien direct. Et plus précisément Klaus Schwab a nommé Larry Fink au conseil d'administration du FEM en 2019. Ils siègent donc ensemble au conseil d'administration depuis. Mais Klaus Schwab a ensuite fait quelque chose qui, à mes yeux, n'a pas du tout plu à M. Fink. Il a publié en 2020, c'est-à-dire peu après l'éclatement de la grande crise sanitaire, je ne mentionnerai pas le nom maintenant, à savoir en juillet 2020, un livre intitulé "The Great Reset". Et ce livre s'est répandu dans le monde entier, est devenu un best-seller et a attiré l'attention, l'attention internationale, très fortement sur le FEM. Et c'est précisément ce qui contredit absolument la stratégie de M. Fink. M. Fink aime toujours travailler dans l'ombre. Depuis 1988, il a pris de plus en plus de pouvoir sans que personne ne s'en aperçoive vraiment et cela ne lui a sans doute pas plu du tout. Et c'est pourquoi je pense que Larry Fink est maintenant en train de prendre le contrôle total du FEM. Il est intéressant de noter que tout ce conflit a été révélé par le Wall Street Journal. Si on regarde à qui appartient le Wall Street Journal, il appartient à News Corp et l'actionnaire principal de News Corp est à nouveau BlackRock. Larry Fink aurait donc pu empêcher cette publication. Il ne l'a pas fait. Il a donc sciemment fait en sorte que M. Schwab soit mondialement déconsidéré et il est donc responsable de la mise à l'écart actuelle de Klaus Schwab. Ce qui ne veut pas dire que le FEM est mis au frigo. Le FEM continuera à fonctionner. Le FEM est un réseau incroyable qui fonctionne très, très bien en Chine par exemple. Il y a ainsi chaque année une réunion à Tianjin qui est au moins aussi importante que celle de Davos, où c'est toujours le Premier ministre chinois qui fait le premier discours. C'est donc là que l'on sait à quel point ce réseau fonctionne bien.

    Présentateur : Nous avons déjà beaucoup parlé de la grande puissance des entreprises numériques et financières. Aujourd'hui, nous sommes à la veille de l'introduction de l'euro numérique, en octobre. Pouvez-vous faire le lien avec ce que cela signifie maintenant ?

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  6. Ernst Wolff : Le grand problème avec lequel nous vivons est que notre système monétaire, tel qu'il a fonctionné jusqu'à présent, ne peut plus fonctionner à long terme. Nous avons maintenant dans le monde une énorme montagne de dettes de plus de 350 billions. Les États-Unis à eux seuls sont endettés à hauteur de plus de 37 billions. Cela ne peut pas fonctionner à long terme. Donc, un jour ou l'autre, ce système s'effondrera. On l'a maintenant maintenu en vie par des manipulations extrêmes, mais on est en train de développer un nouveau système en arrière-plan. Et, chose intéressante, nous venons de parler de Larry Fink et Klaus Schwab ; en 2019, le consortium pour le développement de cette monnaie numérique de banque centrale a été créé à Davos. Cela fait donc au moins six ans qu'on y travaille en arrière-plan sous haute pression. Aujourd'hui, plus de 130 banques centrales sont en train de développer cette monnaie. Donc ce nouvel argent va arriver. Et cette nouvelle monnaie arrivera en même temps que l'abolition de l'argent liquide. Nous serons alors tous plus ou moins obligés de recourir à cet argent. Cela signifie bien sûr qu'on pourra nous contrôler merveilleusement, car cet argent sera programmable. Premièrement, il pourra avoir une date d'expiration. Des taux d'imposition individuels, des taux d'intérêt individuels pourront nous être imposés. On pourra nous rattacher à un système de crédit social. Mais on pourra aussi nous couper complètement de tous les flux financiers. Cela signifie donc un contrôle total. Et ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que c'est le premier système monétaire à deux vitesses qui ait jamais existé. Il y aura en effet une "CBDC de gros" [CBDC : monnaie numérique de banque centrale, wholesale - en anglais : commerce de gros]. Il s'agit d'une CBDC qui s'échange entre la banque centrale et les grands groupes financiers, c'est-à-dire les grandes compagnies d'assurance, les fonds spéculatifs et les fonds de pension. Et il y aura pour nous, citoyens ordinaires, un "CBDC de détail" [retail - en anglais : commerce de détail]. Et c'est là que j'en viens à l'euro numérique. Selon Mme Lagarde, l'euro numérique doit être introduit à l'automne. Beaucoup de gens ont peur de devoir utiliser l'euro dans leur vie quotidienne.

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  7. Je n'y crois pas. Je pense donc qu'on va commencer par introduire cette CBDC de gros entre les grands acteurs financiers et que l'autre CBDC ne sera introduite que plus tard. Il y a eu de gros problèmes lors de l'introduction. Quatre tests ont été effectués. Le premier test a eu lieu dans la Communauté des Caraïbes. Le deuxième s'est déroulé en Jamaïque. Le troisième était au Nigeria. Et le quatrième, à l'heure actuelle, je ne sais pas où c'était. En tout cas, il y a eu quatre grands tests. Et ces tests ont tous mal tourné. Les gens, même au Nigeria, n'étaient pas prêts à accepter cette nouvelle monnaie. Et c'est pourquoi il faut maintenant emprunter une autre voie. On ne peut pas proposer ça aux gens comme ça. On ne peut pas non plus le faire par la pression comme au Nigeria. C'est ainsi que l'argent liquide a été très fortement limité. Soudain, des frais qui n’avaient jamais été facturés auparavant, l'ont soudain été. Malgré cela, on n'a pas réussi à diffuser largement cet argent au sein de la population. Et c'est pour cela qu'on prend un autre chemin. Et l'autre voie maintenant, passe par ces "stablecoins" [monnaie numérique "stable" spéciale]. Il n'est donc pas étonnant qu'un président des Etats-Unis comme Trump fasse en ce moment une telle propagande pour les stablecoins. Les stablecoins ne sont rien d'autre que l'introduction du CBDC par la petite porte, car les stablecoins sont tout aussi programmables que le CBDC.

    Présentateur : Wow. Alors, pour résumer. Nous aurons un nouveau système monétaire.

    Ernst Wolff : Oui.

    Présentateur : Qu'est-ce qui fonctionne très différemment ? J'ai encore une question : Cela fait des décennies, je crois, que vous parlez de l'effondrement du système financier actuel. Mais jusqu'à présent, le citoyen lambda n'a rien remarqué.

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  8. Ernst Wolff : Oui, cela vient de l'énorme manipulation. Ainsi, ces dernières années, des choses ont été entreprises qu'on n'aurait jamais pu imaginer auparavant. Cela a commencé dans les années 70 avec la financiarisation. Par exemple jusque dans les années 80, les rachats d'actions étaient interdits, car ils étaient considérés comme une manipulation déloyale des marchés. Ils ont ensuite été brusquement autorisées. Avant, il n'y avait pas de fonds spéculatifs [fonds de capitaux qui misent principalement sur les investissements à risque], puis ils ont été brusquement autorisés. Avant, on ne s'endettait jamais autant qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, les dettes sont simplement déclarées comme des actifs spéciaux. Il y a donc une manipulation incroyable. Et j'ai moi-même été stupéfait de voir jusqu'où on est allé. Mais bien sûr, il y a une fin à tout cela. Un jour, ce système ne fonctionnera plus de cette manière. Et les initiés le savent. Ils ne font que repousser l'échéance. Nous vivons maintenant la phase finale de ce système. Et cette phase finale est utilisée par les grands acteurs pour piller une nouvelle fois ce système comme il se doit. Nous vivons donc dans le pillage absolu de tout et de tous au sein de ce système.

    Présentateur : C'est une déclaration crue. Et cette mise en place du nouveau système monétaire retarderait encore les choses, si je vous ai bien compris ?

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  9. Ernst Wolff : Oui, je ne sais pas comment on va l'introduire maintenant. Je ne sais pas si ça va marcher avec ces stablecoins, si on va introduire ça par la petite porte. Il y a plusieurs scénarios possibles. Alors bien sûr, il se peut qu'un cybercrash majeur [panne simultanée de nombreux systèmes informatiques dans le monde] se produise à un moment donné et qu'on nous explique à tous, nous sommes désolés, vos comptes bancaires ne peuvent plus être maintenus sous leur forme actuelle. Nous ne pouvons plus faire tout cela que par le biais de la CBDC. Ce serait une possibilité. Une autre possibilité consiste à recourir à des mesures extrêmes, de faire la guerre et de dire, dans le cadre de cette guerre, que nous sommes désolés et que pour pouvoir continuer à exister, nous devons recourir à cette nouvelle monnaie. Mais il y a aussi la possibilité de le faire par n'importe quel autre moyen. Par exemple, avec la hausse du chômage. Nous assistons actuellement à de nombreuses faillites et à une très forte augmentation du chômage. Cela est lié à l'effet percutant de l'IA. Et nous aurons donc dans les prochaines années, dans les prochains mois déjà, mais aussi dans les prochaines années, nous aurons des centaines de millions de chômeurs dans le monde. Et bien sûr, il se peut que les gouvernements disent à un moment donné qu'il faut réintégrer les chômeurs dans le système en tant que consommateurs. Nous leur versons un revenu de base universel. Et ce revenu de base universel sera donc probablement un très grand sujet dans un avenir proche. Et si on paie cela, je suppose qu'on le fera sous forme de CBDC et qu'en même temps, bien sûr, on fera les autres paiements de l'État en CBDC, par exemple le paiement des pensions. Donc si on avait les chômeurs et les retraités dans le nouveau système, on aurait déjà une grande partie de la population dans ce nouveau système.

    Présentateur : Relié à tous les bénéficiaires d'allocations familiales

    Ernst Wolff : Tout est possible, oui, exactement.

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  10. Présentateur : ... fonctionnaires, employés. Maintenant, vous avez parlé d'un nombre croissant de chômeurs dans le cadre du développement de l'IA. Pouvez-vous développer un peu plus ?

    Ernst Wolff : Eh bien, l'IA est incroyablement plus avancée que la plupart des gens ne le pensent. L'IA a été testée ces derniers temps. L'IA est toujours classée intellectuellement à un QI de 150 à 160 pour le moment. Donc 160 correspond au QI d'Einstein. Et il faut savoir qu'en ce moment, les connaissances en IA doublent tous les trois ou quatre mois. Cela signifie donc que nous sommes sur le point de voir le QI de l'IA dépasser de loin celui de l'homme. Et cela signifie bien sûr, en combinaison avec des robots humanoïdes ou des imprimantes 3D par exemple, que de très nombreux processus de production se feront à l'avenir sans l'homme. Ainsi justement dans le domaine des robots humanoïdes, un homme qui travaille comme artisan quelque part, apprend de sa propre expérience et devient donc de plus en plus performant. Un robot humanoïde qui effectue le même travail peut être connecté via l'intelligence artificielle à 10 000, 100 000 ou un million d'autres robots qui effectuent le même travail et apprend alors 10 000, 100 000 fois ou un million de fois plus vite. Cela signifie donc que dans un certain temps, les humains n'auront plus aucune chance de lutter contre l'IA. Les interviews de Jeffrey Hinton sont intéressantes à cet égard, je tiens à le souligner. Jeffrey Hinton a été l'ancien développeur en chef de l'intelligence artificielle chez Google. C'est un homme de 75 ans. Il a quitté son poste il y a deux ans, en mai 23, en disant que tout ça était trop dangereux. On a récemment demandé à Jeffrey Hinton ce qu'il recommanderait à son petit-fils de faire maintenant, quel métier il devrait choisir. Il a alors dit : Je conseillerais à mon petit-fils de devenir plombier, mais je ne pourrais pas lui garantir plus que d'avoir du travail pendant environ cinq ans. C'est là qu'on voit à quelle vitesse incroyable cette évolution se produit. Malheureusement, les gens n'en sont pas du tout informés. Et le pire, c'est que les politiques n'en disent pas un mot. Parce que ce serait le plus grand et le plus important sujet dont tous les gens devraient parler en permanence.

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  11. Présentateur : D'où cette interview aujourd'hui. J’irais encore plus loin. Nous venons d'entendre que l'UE souhaite introduire une identité numérique pour chaque citoyen à partir de 2026. Est-ce que c'est lié d'une manière ou d'une autre à toute cette évolution ?

    Ernst Wolff : Oui, oui, tout est lié. L'ID numérique est donc tout à fait nécessaire, parce que lorsque la CBDC arrivera, cela signifie que chacun d'entre nous aura un "wallet" [portefeuille numérique] sur son téléphone portable ou sur son smartphone. Et ensuite, il faut s'assurer que chacun est effectivement identifiable, afin que les gens ne puissent pas accéder à un autre "portefeuille". Si le gouvernement coupe tous les flux financiers à quelqu'un qui est considéré comme un protestataire ou une tête de mule, cette personne pourrait, s'il n'y a pas de carte d'identité numérique, aller voir son ami ou un membre de sa famille et lui dire : "Tu peux utiliser ton compte pour effectuer des paiements à ma place ?" Mais s'il est identifiable par le biais de l'eID, alors il est effectivement mis à l'écart. C'est donc là que le contrôle absolu et total est possible. Et c'est sur ce chemin que nous nous trouvons en ce moment.

    Présentateur : Et ce que nous voyons actuellement en Allemagne, c'est que l'AfD connaît une ascension sans précédent. Quelle est la position de l'AfD par rapport à tous ces développements ?

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  12. Ernst Wolff : A mon avis, l'AfD est plus ou moins l'équivalent de ce qui s'est passé en Argentine avec Milei ou de ce qui s'est passé aux États-Unis avec Trump. Les gens qui ne comprennent pas tout le contexte en arrière-plan, ils misent sur un certain sauveur. On leur promet alors quelque chose, mais il faut vraiment y regarder de très près. Avec l'AfD, il faut vraiment regarder de près. Premièrement, l'AfD est pour le service militaire obligatoire, deuxièmement, elle est pour l'OTAN, c'est-à-dire pour l'alliance qui a toujours été dirigée par les États-Unis et troisièmement, je n'entends jamais l'AfD critiquer les entreprises du numérique. Au contraire, Mme Weidel s'est même entretenue avec Musk à Riesa, ou s'est pratiquement jetée à son cou et s'est réjouie de ce que Musk ait dit quelque chose sur l'AfD. Musk continue de poster sur l'AfD, il a encore dit il y a quelques jours que seule l'AfD pouvait sauver l'Allemagne. L'AfD n'est donc rien d'autre qu'un autre bras de ce complexe numérico-financier. Personne ne doit donc croire que quelqu'un qui siège aujourd'hui au Parlement va nous apporter de grands changements. Cela vaut pour la gauche, pour la droite. Donc toute cette distinction entre gauche et droite n'est rien d'autre qu'une tromperie du public. Nous vivons à une époque où toutes ces valeurs du passé ne sont plus valables. Nous vivons une nouvelle époque et c'est là qu'il faut faire appel à sa raison et non à son positionnement quelque part à gauche ou à droite.

    Présentateur : Bien... dans vos interviews, vous mentionnez toujours la société Palantir. C'est une entreprise très intéressante. Nous avons le logo ici. J'ai deux questions à ce sujet. La première, que signifie Palantir à notre époque ? Et la deuxième, avez-vous déjà des informations sur l'existence de projets similaires en Russie ou en Chine ?

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  13. Ernst Wolff : Il y a à coup sûr des projets similaires, mais parlons d'abord de Palantir. Palantir a été fondée en 2004 par Peter Thiel. Qui est Peter Thiel ? Peter Thiel est l'un des cofondateurs de PayPal. C'est un ancien copain d'Elon Musk. Et Peter Thiel a misé très tôt sur la reconnaissance faciale et sur l'industrie numérique, et a fondé cette entreprise. Et ce, avec l'aide de la CIA. La CIA a donc également versé une contribution à l'époque. Et il est intéressant de noter que cette entreprise n'est pas seulement devenue active pour la CIA, mais aussi pour la NSA, pour le FBI, et travaille désormais aussi pour le Pentagone. Elle travaille également pour l'armée ukrainienne dans le choix des cibles de guerre et également pour l'armée israélienne dans le choix des cibles de guerre. Palantir est l'une des entreprises qui a le plus progressé en bourse au cours des derniers mois. Elle a désormais une valeur boursière très élevée. L'entreprise a pris un pouvoir incroyable parce que nous vivons justement à cette époque où l'argent n'est pas la seule chose qui compte, mais aussi les données. Et il n'y a personne d'autre que Palantir qui possède des données vraiment critiques. Ce qui est intéressant pour moi, c'est le rôle que joue Peter Thiel. Peter Thiel est né en Allemagne, a grandi en Afrique et est aujourd'hui l'une des plus grandes figures de la Silicon Valley. Peter Thiel a également veillé à ce que ses hommes soient positionnés dans le cabinet de Trump. Ainsi le conseiller de Trump pour les crypto-monnaies [monnaies numériques] et pour l'IA est un homme qui s'appelle David Sachs. Ce David Sachs fait également partie de ce groupe qu'on appelle la mafia PayPal. C'est donc aussi un ami de Peter Thiel. Et je dois dire que celui qui possède autant de données que Peter Thiel a au moins autant de pouvoir que celui qui possède autant d'argent et exerce autant de pouvoir dans le système financier que Larry Fink. Je pense que si on devait se demander aujourd'hui qui sont les hommes les plus puissants du monde, Larry Fink et Peter Thiel seraient pour moi tout en haut.

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  14. Présentateur : Maintenant, vous avez mentionné la mafia PayPal. Pourquoi la mafia ?

    Ernst Wolff : Oui, parce qu'à l'époque, PayPal avait déjà racheté d'autres entreprises avec des méthodes mafieuses et s'était bien sûr aussi emparé des données des autres. Il est intéressant de noter que Peter Thiel a par exemple été l'un des cofondateurs de Facebook. Et la seule question que beaucoup de gens ne se sont jamais posée, c'est pourquoi Facebook est-il gratuit ? Les gens ne se sont jamais posé la même question au sujet de WhatsApp. Personne ne se demande pourquoi WhatsApp est gratuit. Ces choses sont gratuites parce qu'elles permettent de récupérer des données. Et ces données permettent de gagner en arrière-plan beaucoup d'argent. Et avec ces données, on s'approprie ainsi aussi beaucoup de pouvoir. Il est donc intéressant que Peter Thiel soit l'une des personnes qui ont vraiment mis la main à la pâte dès le début. Il n'est donc pas seulement le fondateur de PayPal, mais aussi le premier cofinanceur de Facebook, donc très étroitement lié à Zuckerberg. Et ce qui est intéressant, c'est qu'il est, tout comme Larry Fink, quelqu'un qui aime rester en arrière-plan. Nous venons d'avoir la réunion à la Maison Blanche, où Mark Zuckerberg était présent, où Bill Gates était présent et où les deux étaient assis à côté de Donald Trump et de sa femme Melania. Peter Thiel n'était pas présent. L'homme aime rester en arrière-plan. Il tire les ficelles depuis l'arrière.

    Présentateur : Oui, ce modèle d'entreprise, vous devez l'expliquer à nouveau. Comment gagne-t-on de l'argent avec les données, c'est-à-dire de manière très pratique, peut-être à partir d'un exemple ? Et ce, au point de pouvoir alimenter tout Facebook.

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  15. Ernst Wolff : Les données sont la chose la plus importante de nos jours, car elles permettent de gagner beaucoup d'argent. Si vous savez exactement ce qu'une personne achète, si vous savez exactement où elle se trouve, vous pouvez toujours lui proposer les offres que vous savez qu'elle va saisir. Un exemple très intéressant, qui date un peu, est celui d'Amazon qui, sur la base des données de vente a su, deux semaines plus tôt qu'elle, qu'une femme était enceinte. Ainsi, avant que les femmes n'apprennent de leur gynécologue qu'elles sont enceintes, Amazon le sait déjà, deux semaines auparavant, en raison de leur comportement d'achat. Et alors on peut bien sûr simplement fouiller dans les données pour savoir ce que les femmes enceintes achètent volontiers, puis on leur donne la bonne publicité via le téléphone portable ou l'ordinateur. Et hop c'est acheté ! Ce sont donc des transactions de plusieurs milliards de dollars qui se déroulent en arrière-plan.
    En Russie et en Chine, de tels mouvements sont bien sûr également en cours. Là aussi des entreprises comme Palantir sont créées. Il faut dire qu'ici, en Occident, nous ne savons pas grand-chose sur la Chine. Mais on a pu voir, lors de la grande crise sanitaire, où en est la Chine en matière de reconnaissance faciale et de développement de l'IA. En Chine, c'est allé si loin qu'à Shanghai, par exemple, quand il y avait les confinements et qu'on disait aux gens, vous ne pouvez pas sortir de votre appartement, vous ne pouvez pas non plus aller sur le balcon, si quelqu'un allait sur le balcon, un drone arrivait et annonçait très fort le nom de cette personne, afin de faire savoir à tous les voisins qu'il y avait là quelqu'un qui enfreignait la loi. On peut donc voir que la Chine n'est pas en reste. Au contraire, la Chine a aussi le système de crédit social - ce que certaines personnes contestent. C'est un non-sens absolu quand on sait tout ce qui s'est passé en Chine rien que dans le cadre de la crise sanitaire.

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  16. Par ailleurs, un avertissement urgent concernant l'eID : Ainsi, en Chine, on a utilisé le code QR pendant la crise sanitaire de la même manière qu'on veut utiliser l'eID plus tard. En Chine, plusieurs banques ont fait faillite suite à l'effondrement d'un grand promoteur immobilier. Les personnes qui avaient leurs comptes dans ces banques ont perdu tout leur argent. Ces personnes voulaient manifester et elles ont constaté le matin sur leur téléphone portable que leur code santé était sur rouge. Elles ont donc ainsi été empêchées de manifester. Voilà donc le monde dans lequel nous allons glisser si cet eID devient effectivement une réalité.

    Présentateur : Bien. Encore un commentaire final. Sous l'une de vos vidéos, j'ai trouvé une phrase intéressante. Elle dit que c'est bien beau tout ce qui se passe, mais qu'il n'y a qu'une chose à faire, c'est de profiter de la vie tant qu'il est encore temps. Qu'en pensez-vous ?

    Ernst Wolff : Oui, j'essaie de le faire, mais j'hésite quand même un peu avec la deuxième phrase... tant qu'il est encore temps. Je pense que ça va durer assez longtemps. L'humanité a déjà traversé de très grandes crises et ça a toujours continué, et ça continuera après cette crise. Je suis moi-même né en Chine et le caractère chinois pour « crise » se compose de deux caractères. L'un est un danger, l'autre une opportunité. Et je pense que même dans les pires moments, dans le plus grand bouleversement de l'histoire, il ne faut pas seulement voir les dangers, mais aussi les opportunités. L'IA elle-même n'est pas responsable de ce qui se passe. La faute est aux humains qui utilisent ces IA. Et malheureusement, l'IA est pour l'instant utilisée par un nombre très limité de groupes, à leur profit. Si l'IA était maintenant utilisée pour notre bénéfice à tous, nous devons dire que nous serions alors face à un avenir doré. Si nous pouvions effectivement confier à l'IA toutes les mauvaises tâches qui doivent encore être accomplies par l'homme, les hommes seraient alors libres de faire ce à quoi ils sont destinés. Ils pourraient être créatifs, ils pourraient faire de la musique, ils pourraient lire des livres, ils pourraient se rassembler et vivre en dehors du travail sans toute cette pression. La créativité humaine, il n'y aurait pas de limites. Le problème, c'est que l'IA est actuellement entre les mains de très, très peu de personnes et de très peu d'entreprises, qui ne s'intéressent qu'à elles-mêmes. Et c'est le gros problème, qu'il faut changer.

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  17. Présentateur : Avez-vous une phrase de conclusion, quand vous voyez tout cela ensemble ?

    Ernst Wolff : Oui, nous vivons probablement le plus grand bouleversement de toute l'histoire de l'humanité. Et nous vivons la fin d'un immense cycle. Et à mes yeux, tout ça va bien plus loin que ce qui est actuellement discuté, y compris dans les milieux alternatifs. Parce que si nous imaginons que l'IA va effectivement prendre le relais comme ça semble être le cas aujourd'hui, alors l'argent deviendra lui aussi totalement superflu à un moment donné. Parce qu'alors, tout le travail dans le monde sera en grande partie, c'est-à-dire à plus de 90%, effectué par des robots. Ces robots auront des possibilités de production illimitées. Et si nous nous souvenons, que signifie vraiment l'argent ? L'argent est entré dans le monde après l'économie de troc, il s'est développé à partir de l'économie de troc et a toujours été un miroir de la quantité de travail humain contenue dans une marchandise quelconque. Ainsi, une marchandise est chère parce qu'elle implique beaucoup de travail humain. Une autre marchandise est très bon marché parce qu'elle nécessite peu de travail humain. Mais si ce travail humain ne joue plus aucun rôle dans la société, si tout cela est pris en charge par l'IA, alors l'argent ne joue plus aucun rôle non plus. Nous vivons donc vraiment à un seuil, un seuil historique. Il doit se passer quelque chose. Nous devons voir que l'homme maîtrise lui-même tous les événements et que cette nouvelle technologie n'est pas utilisée pour nous soumettre tous à quelques-uns.

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  18. Ce que je peux encore donner comme conseils personnels, c'est de veiller à ce que les enfants et les jeunes ne soient pas trop impliqués dans la sphère numérique et ne croient pas tout ce qu'on leur dit. Il faut toujours se poser des questions pour chaque information. Qui m'informe ? Quel est son intérêt ? Qu'est-ce qu'il me veut ? Ensuite, on objectivise. En ce qui concerne l'intelligence artificielle et l'utilisation de l'intelligence artificielle en particulier, il faut vraiment être très prudent en ce qui concerne les jeunes. Il y a malheureusement en ce moment beaucoup d'élèves, beaucoup d'étudiants qui font produire leurs travaux par l'intelligence artificielle. Je recommande toujours à tous ces gens les vidéos du Néo-Zélandais d'origine coréenne Justin Sung, S-U -N -G. C'est un médecin néo-zélandais qui a parlé de l'impact de l'utilisation de l'IA sur le cerveau humain. C'est parfois effrayant. Si, en tant que jeune, on n'essaie plus d'analyser soi-même certains faits ou de trier une quantité d'informations, mais qu'on laisse l'IA s'en charger, on ne parvient pas à développer les structures de base du cerveau. C'est une évolution très dangereuse. Si on confie trop tôt à l'IA des tâches qu'on devrait faire soi-même pour développer son cerveau, on entre alors dans une spirale très dangereuse. Je pense que tous les parents et tous les grands-parents devraient faire très attention à ce que ça n'arrive pas à leurs enfants et petits-enfants.

    Présentateur : Merci beaucoup pour ces paroles qui éclairent beaucoup. Une interview passionnante. Je vous remercie.

    Ernst Wolff : Merci beaucoup.

    https://www.kla.tv/fr

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    1. Pourquoi le système de prêt d'argents qui n'existent pas est exponentiel et rien ne peut l'arrêter puisque l'argent prêté n"existe pas, pasz plus que la valeurs des billets de banques ou pièces de monnaies ? Donc, s'étant rendu compte que la valeur ne peut être créée artificiellement, ils parlent maintenant de tout arrêter en transférant les sommes existantes en numérique !

      Donc là, tout peut être contrôlé au centime près. Et donc, comme le monde aurait des dettes à l'heure où les machines et robots produisent plus qu'il n'en faut pour rien, et que le Peuple devrait mathématiquement être super-riche, c'est un rapt sur les comptes bancaires qui va sévir ! Vous n'aurez plus rien ! Et quand je dis 'rien' c'est 1000 dollars ou euro par mois que vous soyez précédemment très riche ou très pauvre ! (car l'or ou autre métaux ne vaudront plus rien !).

      Donc là, qui contrôle quoi ?

      Les centrales d'achats achètent de partout dans le monde, le transport est assuré par les porte-containers vers les supermarchés. Donc là, ce sont les méthaniers, les pétroliers et autres marchandises qui dominent et dirigent.
      La guerre peut donc s'orienter vers ces transporteurs en coulant ici ou là des navires de frets qui apportent ici ou là des produits a prix cassés qui feraient la fortune des consommateurs affamés qui survivent grâce aux trocs.

      Mais attention... existe aussi l'EMP ! Et là: c'est TOUT qui s'arrête ! TOUT ! Plus de pétrole, plus d'électricité, plus de voitures ni d'ordinateurs et téléphones. Le vrai 19 ème siècle revu à la sauce 21 !

      Des chevaux ou des bœufs qui tirent les charrues ou les charrettes de transport de particuliers ! Quant à nourrir 8 milliards d'habitants avec çà...

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  19. L'Institut géologique des régions frontalières de l'océan Arctique révèle un refroidissement et un réchauffement extrêmes au cours des 3 derniers millions d'années.


    Par John Leake
    Discours courageux
    27 septembre 2025


    Aujourd'hui, des journalistes indépendants m'ont demandé si j'étais d'accord avec les propos du président Trump sur le changement climatique lors de son récent discours à l'ONU.

    « Ce “changement climatique”, c'est, à mon avis, la plus grande arnaque jamais perpétrée au monde », a déclaré Trump. « Toutes ces prédictions faites par les Nations Unies et bien d'autres, souvent pour de mauvaises raisons, étaient fausses. Elles ont été formulées par des individus stupides qui ont coûté des fortunes à leurs pays et ne leur ont laissé aucune chance de réussir. Si vous ne vous éloignez pas de cette arnaque verte, votre pays est voué à l'échec.»

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec l'analyse du président Trump. Je suis un fervent défenseur de l'environnement depuis 1987, année où j'ai fondé un club de préservation de l'environnement dans mon lycée texan – probablement le premier de l'histoire des écoles publiques texanes. Lorsque j'étais étudiant à Boston, j'ai travaillé pour Greenpeace.

    Comme je l'ai appris en observant le mouvement écologiste pendant plus de trente ans et son appropriation par de grands intérêts commerciaux, le culte mondial qui s'est construit autour de l'hypothèse d'un changement climatique d'origine humaine est en effet l'une des plus grandes escroqueries jamais perpétrées.

    Ces dernières années, on entend beaucoup parler de « chaleur record » au Texas, attribuée au réchauffement climatique causé par l'activité humaine. Cela m'a incité à faire quelques recherches sur les records de température enregistrés au Texas, et j'ai découvert ce qui suit :

    La température maximale la plus élevée jamais enregistrée au Texas s'est produite à deux reprises : d'abord le 12 août 1936 à Seymour, au nord-ouest de Dallas, puis le 28 juin 1994 à Monahans, une ville près d'Odessa, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration. La température maximale enregistrée ce jour-là était de 49 °C.

    L'été le plus chaud de l'histoire du Texas remonte à 1980. Selon les relevés de la NOAA :

    À Dallas/Fort Worth, au Texas, les températures maximales ont dépassé 38 °C (100 °F) 69 fois, dont un record de 42 jours consécutifs du 23 juin au 3 août, [dont 28 jours à plus de 40 °C et cinq jours à plus de 43 °C].

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  20. Grandes fluctuations de réchauffement et de refroidissement


    Je soupçonne que ces étés chauds ne sont pas très significatifs, si ce n'est que le Texas connaît des étés chauds depuis que l'on a commencé à mesurer et à enregistrer les températures de l'air, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce n'est qu'en 1880 que les données météorologiques ont été compilées à l'échelle mondiale, ce qui signifie que le terme « températures record » ne fait référence qu'à 143 ans d'enregistrements météorologiques. Avant le XVIIe siècle, année de l'apparition des premiers thermomètres fiables, l'homme n'avait aucun moyen de mesurer précisément la température de l'air.

    Néanmoins, à partir de divers phénomènes naturels tels que les cernes des arbres, les échantillons de carottes de glace arctiques, la datation au radiocarbone d'arbres et de plantes fossilisés, ainsi que le dépôt de roches et de sédiments provenant des glaciers, les scientifiques ont déterminé que la Terre a connu d'importantes fluctuations au fil du temps, avec des périodes de glaciation et d'interglaciation assez régulières, comme l'illustre ce graphique :

    - voir graph sur site -

    De nos jours, on entend souvent dire que nous DEVRIONS nous diriger vers une nouvelle période de glaciation, celle de glaciers s'étendant du cercle polaire arctique jusqu'aux 48 États contigus.

    Un article récent du Guardian sur les fossiles du nord du Groenland a éveillé ma curiosité quant aux fluctuations de température aux latitudes nordiques, près du cercle polaire arctique. Un vieil ami travaillait comme ingénieur sur une plateforme pétrolière offshore à Prudhoe Bay, sur le versant nord de l'Alaska. Le gisement de Prudhoe Bay contient certains des plus grands gisements d'hydrocarbures de la planète. Si les géologues pétroliers ont raison, ces hydrocarbures étaient autrefois des algues, des plantes et des animaux vivants qui se sont déposés en couches successives de sédiments, sous lesquels ils ont été soumis à une pression et une chaleur qui les ont transformés en pétrole brut et en gaz naturel.

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  21. Il y a longtemps, je me suis interrogé sur la source originelle du gaz carbonique utilisé par les algues et les plantes pour la photosynthèse et la croissance d'une biomasse aussi immense. En examinant l'histoire géologique du gisement de Prudhoe Bay, j'ai constaté qu'il s'était déposé durant le Jurassique-Crétacé inférieur. Cela m'a conduit à entreprendre des recherches sur le Jurassique (il y a entre 201 et 145 millions d'années), dont le climat est décrit comme suit :

    Le climat du Jurassique était généralement plus chaud qu'aujourd'hui, d'environ 5 à 10 °C, avec une concentration atmosphérique de dioxyde de carbone probablement quatre fois plus élevée.

    Le Jurassique s'est terminé il y a 145 millions d'années, mais qu'en est-il des périodes plus récentes ? Ma curiosité m'a poussé à consulter des relevés géologiques américains sur le versant nord de l'Alaska, et je suis tombé sur un document publié en 1992. J'ai été immédiatement impressionné par le résumé de l'article.

    Il y a 3 à 0,85 million d'années, la région frontalière de l'océan Arctique a connu deux cycles de détérioration climatique, qui se sont tous deux terminés par une importante glaciation continentale dans l'hémisphère Nord. Le premier cycle de refroidissement s'est terminé il y a 2,1 millions d'années ; la glace continentale s'est étendue le long de la vallée du Mississippi jusqu'à l'Iowa. Ce cycle a été suivi d'un effondrement de la glaciation et d'un climat extrêmement chaud qui s'est étendu jusqu'aux terres les plus septentrionales, presque jusqu'au pôle Nord. Cette chaleur au début du deuxième cycle de refroidissement était supérieure à celle observée au début du premier, et le refroidissement a repris 300 000 ans plus tard, pendant le sous-chrone de polarité normale d'Olduvai, il y a environ 1,7 million d'années. Le deuxième cycle de refroidissement a culminé avec les périodes glaciaires classiques, qui ont débuté il y a 850 000 ans.

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  22. Au début du premier cycle de refroidissement, des forêts, dominées par des conifères mixtes et comprenant des feuillus caducs mineurs mais modérément diversifiés, bordaient un océan Arctique chaud à subglaciaire. La limite forestière à 79'39' de latitude nord indiquait un climat arctique remarquablement chaud par rapport aux conditions actuelles, mais moins chaud qu'au début du deuxième cycle de refroidissement. Deux enregistrements terrestres successifs en Béringie sibérienne, quatre enregistrements marginaux-marins distincts mais séquentiels en Béringie alaskienne et dans le nord du Canada, ainsi que des enregistrements carottés de l'océan Arctique indiquent qu'il y a entre 3,0 et 2,4 millions d'années, la région frontalière de l'océan Arctique s'est progressivement transformée en un écosystème de forêt de conifères et de toundra, puis en une toundra pleinement développée. Ces changements floristiques ont accompagné les premiers enregistrements de pergélisol et d'un océan Arctique glacial.

    Ce qui me semble particulièrement remarquable, c'est :

    1) 3 millions d'années, c'est à peine un clin d'œil à l'échelle des temps géologiques.

    2) En termes d'impact sur le paysage et la vie terrestres, ces variations de température sont considérables : des glaciers s'étendent jusqu'à l'actuel Iowa, puis un climat chaud s'étend jusqu'au pôle Nord, et un océan Arctique subglacial chaud bordé de forêts à 79'39 N traverse le nord du Groenland.

    3) Bien que la dernière période glaciaire ait pris fin il y a 11 700 ans (avant toute activité humaine notable), l'Arctique est encore considérablement plus froid aujourd'hui qu'il y a 2,4 millions d'années.

    - voir carte sur site -

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  23. Tout cela soulève à mon avis les questions suivantes :

    1) Comment interpréter ces fluctuations gigantesques de la température terrestre au cours des 3 derniers millions d'années et les relier à la question du réchauffement climatique prétendument anthropique ?

    2) Existe-t-il réellement suffisamment de preuves pour affirmer que l'activité humaine retarde actuellement le début de la prochaine période glaciaire attendue ?

    3) Serait-il plus souhaitable que les glaciers progressent vers le sud, jusqu'à l'Iowa, pulvérisant et ensevelssant tout sur leur passage ?

    This article was originally published on Courageous Discourse.

    https://www.lewrockwell.com/2025/09/no_author/wide-swings-of-warming-and-cooling/

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    1. (...) L'Institut géologique des régions frontalières de l'océan Arctique révèle un refroidissement et un réchauffement extrêmes au cours des 3 derniers millions d'années. (...)

      Le magma fait ce qu'il veut !
      Si ses éjections de chaleur de la combustion de la masse ferrique incandescente veulent sortir sous l'équateur, sous terre ou sous les pôles, elles s'évacuent (vu qu'après le fond des mers et des océans ce sont les pôles qui sont le plus proche).

      TOUTES les mesures sont fausses !
      Il y a quelques semaines des températures froides ont inondé la côte d'azur (cause à la fermeture sous-marine de 'sources chaudes' d"évacuation magmatique) et, ouverture en Atlantique d'une source gigantesque. C'est comme çà ! C'est la 'cocotte-minute' !

      Pourquoi le climat change t-il ?
      Un feu de quoi que ce soit n'est jamais à la même température. Si des branches vertes sont englouties sous des branches sèches recouvertes de feuilles mortes, les feuilles mortes vont brûler en premier suivies des branches mortes puis des branches vertes qui finissent de perdre leur eau. La températures de combustion diffère.
      C'est ce qui se passe pour la masse ferrique incandescente.

      Ce n'est donc en rien la faute de la présence sur Terre des humains, des animaux ou celle des plantes.

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  24. Qui était Oussama ben Laden ? La vérité derrière le 11 septembre 2001


    Par Prof Michel Chossudovsky
    Mondialisation.ca,
    11 septembre 2025


    Cet article a été publié pour la première fois en anglais sur le site Global Research le 12 septembre 2001.

    *

    Note de l’auteur. Cet article fut rédigé le jour même des attaques. Il fut publié en anglais par le Centre de recherche sur la Mondialisation (Global Research / Mondialisation) le 12 septembre 2001.

    Quelques heures après les attaques terroristes du 11 septembre au World Trade Center et au Pentagone, l’administration Bush concluait, sans preuve à l’appui, qu’Oussama ben Laden et son organisation, Al-Qaeda, étaient les suspects les plus probables.

    Le directeur de la CIA, George Tenet, déclarait que ben Laden « a la capacité de planifier plusieurs attaques sans avertissement ». Le secrétaire d’État Colin Powell qualifiait de son côté les attaques à Washington et à New York de « déclaration de guerre », ce que George Bush confirmait dans son discours à la nation le soir même en affirmant qu’il ne « fera aucune distinction entre les terroristes qui ont commis ces actes et ceux qui les ont soutenu ». L’ancien directeur de la CIA James Woolsey insinuait pour sa part la complicité de un ou plusieurs gouvernments étrangers. Et l’ancien conseiller à la sécurité nationale Lawrence Eagelberger déclarait dans une entrevue télévisée: « Je crois que nous allons démontrer que, lorsque nous sommes attaqués de cette façon, nous pouvons réagir d’une manière brutale avec force et détermination » (« we are terrible in our strength and in our retribution »).

    Suite aux déclarations officelles, les médias occidentaux n’ont pas tardé (sans preuves à l’appui) à approuver le déclenchement d’actions punitives contre des cibles civiles au Moyen-Orient et en Asie centrale. William Saffire écrivait à ce propos dans le New York Times : « Lors que nous aurons raisonnablement pu déterminer la localisation des bases et des camps de nos attaquants, nous devrons les pulvériser – en minimisant mais également en acceptant les risques de dommages collatéraux. Nous devrons agir par des opérations [militaires] directes mais également par des actions en sous-main [de nos services de renseignement], afin de déstabiliser les États hôtes de la terreur. »

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  25. Le texte ci-dessous a pour object d’analyser l’histoire d’Oussama ben Laden et des liens entre la Jihad islamique et la politique étrangère des États-Unis depuis la Guerre froide.

    Le premier suspect des attaques de New-York et Washington, le Saoudien Oussama ben Laden, qui est déjà désigné comme un « terroriste international » par le FBI pour son rôle présumé dans le bombardement d’ambassades étatsuniennes en Afrique, ironiquement fut au point de départ recruté par la CIA pour combattre les Soviétiques durant la guerre soviéto-afghane. 1

    En 1979, la « plus grande opération secrète de l’histoire de la CIA » fut lancée en réponse à l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques afin de soutenir le gouvernement pro-communiste de Babrak Kamal. 2

    Sous les vifs encouragements de la CIA et des Services secrets pakistanais, qui voulaient transformer la Jihad afghane en une grande guerre menée par tous les pays musulmans contre l’URSS, quelque 35 000 intégristes musulmans en provenance de 40 pays islamiques se joignirent à la lutte en Afghanistan entre 1982 et 1992. D’autres dizaines de milliers vinrent étudier dans les madrasah pakistanais. Avec le temps, plus de 100 000 intégristes musulmans furent directement influencés par la Jihad afghane. 3

    La Jihad islamique était appuyée les États-Unis et l’Arabie saoudite, une grande partie du financement provenant du commerce de la drogue dans le Croissant fertile.

    En mars 1985, le président Reagan signait la directive de sécurité nationale nº 166, qui autorisait une aide militaire secrète aux Mujahideen. Cette initiative démontrait sans équivoque que la guerre secrète ménéee en Afghanistan avait pour objectif de combattre les troupes soviétiques en Afghanistan. La nouvelle aide en sous-main des États-Unis fut marquée par une augmentation substantielle de la quantité d’armes fournies – une aide annuelle régulière équivalente, en 1987, à 65 000 tonnes d’armes -, de même qu’un flot incessant de spécialistes de la CIA et du Pentagone, au quartier général secret des Services de renseignements pakistanais, sur la route principale, près de Rawalpindi, au Pakistan. 4

    La CIA, utilisant les services de renseignement pakistanais, jouait un rôle clé dans l’entraînement des Mujahideen. À son tour, la guérilla soutenue par la CIA fut intégrée avec les enseignements de l’Islam :

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  26. Les thèmes prédominants étaient que l’Islam est une idéologie socio-politique complète, que l’Islam sacré avait été violé par les troupes soviétiques athées et que le peuple islamique d’Afghanistan devrait réaffirmer son indépendance en se débarrassant du régime socialiste afghan soutenu par Moscou. 5

    Le réseau des services de renseignement pakistanais

    Les Service de renseignement pakistanais – Inter Service Intelligence (ISI) – furent utilisés comme « intermédiaire ». L’appui de la CIA à la Jihad fut réalisé par l’entremise de la ISI, c’est-à-dire que la CIA ne faisait pas parvenir son appui directement aux Mujahideen. En d’autres mots, afin de garantir le « succès » de ces opérations en sous-main, Washington avait pris soin de ne pas révéler l’objectif ultime de la Jihad, qui consistait à détruire l’Union soviétique.

    Selon l’expression de Milton Beardman, de la CIA, cette agence « n’a pas entraîné les Arabes » en tant que tel. Cependant d’après Abdel Monam Saidali, du Centre Al-Aram d’études stratégiques du Caire, ben Laden et les « Arabes afghans » avaient reçu « par l’entremise de la CIA, un entraînement [militaire] très sophistiqué et spécialisé [dans différents champs d’application] ». 6

    Beardman confirme néeanmoins qu’Oussama ben Laden n’était pas conscient du rôle qu’il jouait pour Washington : « Ni moi [ben Laden], ni mes frères n’avions pu observer une quelconque aide américaine. » 7

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  27. Motivés par le nationalisme et la ferveur religieuse, les guerriers islamiques n’étaient guère conscients qu’ils se battaient contre l’Union soviétique pour le compte de l’« Oncle Sam ». Alors que des contacts furent établis et entretenus aux échelons supérieurs des services de renseignement, les commandants des rebelles islamiques sur le terrain n’avaient aucun lien direct avec Washington ou la CIA. Avec le soutien de la CIA et l’aide militaire américaine, la Inter Services Intelligence (ISI) pakistanaise s’est rapidement transformée en une « structure parallèle exerçant d’énormes pouvoirs sur tous les aspects de gouvernement ». 8 La ISI possédait un personnel, composé de militaires, d’agents de renseignement, de bureaucrates, d’agents doubles et d’informateurs, estimé à 150 000 personnes. 9 Entre-temps, les opérations de la CIA contribuaient également à renforcer le régime militaire pakistanais dirigé par le général Zia Ul Haq :

    Les relations entre la CIA et les Services de renseignement pakistanais sont devenues plus amicales suite au coup d’État contre Bhutto par [le Genéral] Zia et l’installation d’un régime militaire. […] Durant la plus grande partie de la guerre d’Afghanistan, le Pakistan était encore plus anti-soviétique que les États-Unis. Peu après l’invasion de l’Afghanistan par des militaires soviétiques, en 1980, Zia avait donné ordre au directeur de la ISI de mener des actions en sous-main afin de déstabiliser les républiques soviétiques d’Asie centrale. La CIA n’a approuvé ce plan qu’en 1984. […] La CIA était encore plus prudente que les Pakistanais. Le Pakistan et les États-Unis choisirent tous deux la supercherie. Des actions diplomatiques de façade furent ménées alors que les services de renseignement [CIA et ISI] s’étaient préalablement entendus qu’une escalade militaire constituait la meilleure solution. 10

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  28. Le croissant d’or de la drogue

    L’histoire du commerce de la drogue en Asie centrale est intimément liée aux activités secrètes de la CIA. Avant la guerre URSS-Afghanistan, il n’y avait pour ainsi dire presque pas de production locale d’héroïne.11 À cet égard, l’étude d’Alfred McCoy confirme que, durant les premières années des opérations de la CIA en Afghanistan, « les territoires près de la frontière pakistano-afghane devenaient le principal fournisseur d’héroïne pour le marché mondial, répondant à 60 % de la consommation d’héroïne au États Unis. Au Pakistan, le nombre de personnes dépendantes de l’héroïne est passé de près de zéro en 1979 à […] 1,2 million en 1985 – un accroissement beaucoup plus grand que celui connu par n’importe quel autre pays. » 12

    La CIA contrôlait indirectement le commerce de l’héroïne. Lorsque les Mujahideen ont établi leur contrôle sur une partie du territoire afghan, ils ont donné l’ordre aux paysans de cultiver de l’opium en guise de taxe révolutionnaire. De l’autre côté de la frontière, au Pakistan, des leaders afghans et des groupes d’affaires locaux, sous la protection des Services de renseignement (ISI), ont mis sur pied des centaines de laboratoires de production d’héroïne. Durant cette décennie de commerce ouvert de la drogue, la US Drug Enforcement Agency à Islamabad s’est trouvé incapable de faire quelque saisie ou arrestation majeure que ce soit. […] Les autorités étasuniennes ont refusé d’enquêter sur toute charge en rapport avec l’héroïne à l’égard de leurs alliés afghans « parce que la politique des États Unis relative à la lutte contre le narcotraffic en Afghanistan fut largement subordonné à la guerre contre l’Union soviétique ». En 1995, le directeur des opérations de la CIA en Afghanistan, Charles Cogan, avait admis que la CIA avait sacrifié la guerre contre la drogue pour se consacrer à la Guerre froide. « Notre mission principale était d’infliger le plus de dommages possible aux Soviétiques. Nous n’avions pas vraiment les ressources et le temps requis pour enquêter sur le commerce de la drogue. […] Je ne crois pas que nous ayons à nous excuser de cela. Toute situation à ses inconvénients. […] Il y a eu un inconvénient au niveau du narcotraffic, oui. Mais l’objectif principal a été atteint. Les Soviétiques ont quitté l’Afghanistan. »13

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  29. Au lendemain de la Guerre froide

    Au lendemain de la Guerre froide, la région de l’Asie centrale n’est pas seulement stratégique pour ses réserves de pétrole : elle fournit à elle seule les trois quarts de la production mondiale d’opium, ce qui représente un revenu de plusieurs milliards de dollars pour les milieux d’affaires, les institutions financières et bancaires impliquées dans le lavage de l’argent sale, les agences de renseignement et le crime organisé. Le commerce de la drogue dans le croissant d’or rapporte entre 100 et 200 milliards USD par année, soit environ le tiers du chiffre d’affaire annuel du commerce mondial de la drogue (heroïne, cocaine, etc), évalué (sans compter les retombéees dans d’autres secteurs d’activité) par les Nations unies à environ 500 milliards USD. 14

    Avec la désintégration de l’URSS, la production de l’opium avait pris un essor considérable. Selon les estimations des Nation unies, la production afghane d’opium en 1998-1999 – dates qui coïncident avec le développement d’insurrections armées dans les anciennes républiques soviétiques – avait atteint un niveau record, avec 4 600 mètres cube de production. 15 De puissants groupes d’affaires de l’ex-URSS alliés avec le crime organisé se font concurrence pour le contrôle stratégique des « routes de l’héroïne ».

    Le vaste réseau militaire des Services des renseignement pakistanais ne fut pas démantelé au lendemain de la Guerre froide. Par aillerus, la CIA continuait d’appuyer la Jihad islamique par l’entremise du Pakistan. De nouvelles initiatives secrètes furent lancéees en Asie centrale, dans le Caucase et dans les Balkans. L’appareil militaire ainsi que les Services de renseignement pakistanais ont essentiellement « servi de catalyseur pour la désintégration de l’URSS et l’émergence de six républiques musulmanes en Asie centrale ». 16

    En parallèle avec ces actions en sous-main de la CIA, des missionnaires islamiques de la secte Wahhabi d’Arabie saoudite s’étaient installés dans ces républiques, de même qu’à l’intérieur de la Fédération russe, empiétant sur les institutions de l’État et de la sociéte civile. En dépit de leur idéologie « anti-ÉUA », les actions fondamentalistes islamiques ont pourtant servi les intérêts stratégiques de Washington en ex-URSS…

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  30. La guerre civile afghane s’est poursuivie suite à la retraite des forces soviétiques en 1989. Les Talibans avaient reçu l’appui des Deobandis pakistanais et de leur parti politique, le Jamiat ul Ulema e Islam (JUI). En 1993, le JUI s`était joint à la coalition du premier ministre Benazzir Bhutto. Des liens furent établis entre le JUI, l’armée et les Services des renseignements. En 1995, avec la chute du gouvernement Hezb i Islami de Hekmatyar, à Kaboul, les Talibans ont non seulement instauré un gouvernement islamique intégriste, mais ont aussi « confié le contrôle des camps d’entraînement afghans à des factions du JUI ». 17

    Et le JUI, avec l’appui du mouvement Wahhabi, a joué un rôle majeur dans le recrutement de Mujahideen pour les Balkans et dans l’ex-URSS. Jane Defense Weekly confirme à cet égard que « la moitié des hommes et de l’équipement des Talibans provient des Services des renseignement pakistanais ». 18

    En fait, il semblerait que, suite au retrait des troupes soviétiques, les differentes formations armées dans la guerre civile en Afghanistan ont continué à recevoir une aide en sous-main de la CIA par le biais des Services de renseignement pakistanais. 19

    En d’autres mots, soutenus par l’ISI pakistanais lui-même contrôlé par la CIA, l’État islamique taliban a grandement servi les intérêts géopolitiques de Washington. Le commerce de la drogue dans le Croissant fertile a également servi à financer et équiper l’Armée musulmane bosniaque, dès le début des années 1990, et l’Armée de libération du Kosovo (UCK). Au cours des derniers mois, des mercenaires Mujahideen combattaient dans les rangs des terroristes de l’UCK impliquée dans la guerre civile en Macédoine. Et il est avéré que l’UCK est non seulement appuyé par l’Otan, mais elle est également en partie financée par la mission des Nations unies au Kosovo.

    Cela explique sans l’ombre d’un doute pourquoi Washington a fermé les yeux sur le règne de terreur imposé par les Talibans, impliquant notamment des dérogations flagrantes aux droits des femmes, la fermeture des écoles de filles, le congédiement des employées de la fonction publique et l’imposition de la « loi pénale de la Sharia ». 20

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  31. La guerre en Tchétchénie

    Les principaux leaders rebelles en Tchétchénie, Shamil Basayev et Al Khattab, ont reçu leur formation militaire et idéologique dans des camps d’entrainement financés par la CIA en Afghanistan et au Pakistan. Selon Yossef Bodansky, directeur du US Congress’s Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare, la guerre tchétchène fut planifiée durant un réunion secrète de Hizb Allah, tenue en 1996 à Mogadishu, en Somalie. 21 De nombreux cadres supérieurs des Services de renseignement iranienne et pakistanaise, ont participé à cette réunion, à laquelle Oussama bin Laden était également présent. Le rôle de la ISI pakistanaise dans la guerre civile en Tchétchénie « va beaucoup plus loin que l’approvisionnement des Tchétchènes en armes et en expertise : les Service de renseignement pakistanais et ses mandataires islamiques radicaux sont en réalité ceux qui dirigent cette guerre ». 22

    Le principal oléoduc russe traverse la Tchétchénie et le Daghestan. N’eut égard aux condamnations de pure forme du terrorisme islamique par Washington, les bénéficiaires indirects de la guerre tchétchène sont les géants pétroliers anglo-américains luttant pour le contrôle des ressources pétrolières et des oléoducs dans le bassin de la mer Caspienne.

    Les deux principales armées rebelles tchétchènes (respectivement dirigées par le commandant Shamil Basayev et par l’émir Khattab), estimées à 35 000 hommes, furent financées par les Services des renseignement pakistanais. La ISI a aussi joué un rôle clé dans l’organisation et l’entraînement de l’armée rebelle tchétchène :

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  32. [En 1994], les Services des renseignement pakistanais ont organisé pour Basayev et ses lieutenants de confiance un endoctrinement islamique intensif et un entraînement de guérilla dans la province de Khost, en Afghanistan, dans le camp d’Amir Muawia, installé au début des année 1980 par la CIA et les Service de renseignement pakistanais et dirigé par le célèbre seigneur de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar. En juillet 1994, « diplômé » d’Amir Muawia, Basayev est transféré au camp de Markaz i Dawar, au Pakistan, pour y entreprendre un entraînement en tactiques de guérilla avancées. Au Pakistan, Basayev rencontrait également les plus hauts cadres des forces militaires et des services de renseignement : le ministre de la Défense, le général Aftab Shahban Mirani, le ministre de l’Intérieur, le général Naserullah Babar, et le directeur des Services de renseignement responsable pour l’acheminement de l’appui de la ISI aux causes islamiques, le général Javed Ashraf (tous maintenant à la retraite). Ces liens en haut lieu se montrèrent vite utiles à Basayev. 23

    Suite à son entraînement et son endoctrinement, Basayev fut affecté pour mener un campagne militaire contre les troupes fédérales russes lors de la première guerre tchétchène de 1995. Son organisation avait également développé des liens étroits avec les consortiums criminels moscovites et avec le crime organisé albanais et l’UCK. En 1997-1998, selon le Service de la sécurité fédérale russe, « les seigneurs de guerre tchétchènes ont commencé à investir dans l’immobilier au Kosovo […] par l’intermédiaire de plusieurs firmes immobilières enregistrées en Yougoslavie en guise de couverture ». 24

    L’organisation de Basayev fut également impliquée dans bon nombre de trafics, notamment les narcotiques, l’exploitation illégale et les sabotages d’oléoducs russes, le kidnapping, la prostitution, le commerce de faux dollars et la contrebande de matériaux nucléaires. 25 Avec le blanchiment de l’argent de la drogue, les profits de ces activités criminelles furent également utilisés pour financer le recrutement de mercenaires et l’achat d’armes.

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  33. Pendant son entraînement en Afghanistan, Shamil Basayev s’est lié avec le commandant vétéran saoudien Mujahideen Al Khattab qui avait combattu en Afghanistan. Quelques mois après le retour de Basayev à Grozny, début 1995, Khattab fut invité à créer une armée installée en Tchétchénie pour l’entraînement de combattants Mujahideen. Selon la BBC, le voyage de Khattab en Tchétchénie fut « planifié grâce à l’appui de la Islamic Relief Organisation (IRO) basée en Arabie saoudite qui avait expédié des fonds en Tchétchénie. La IRO était financée par des mosquées ainsi que des dons de riches individus [associés aux milieux d’affaires saoudiens]. » 26

    En conclusion

    Depuis l’ère de la Guerre froide, Washington a sciamment soutenu Oussama ben Laden, tout en le plaçant sur la liste des « personnes les plus recherchées par le FBI ».

    Alors que les Mujahideen sont impliqués dans des insurrection armées pour le compte des États-Unis dans les Balkans et en ex-URSS, le FBI, a pour mandat de mener aux États-Unis de mener une guerre au terrorisme. De toute évidence, il s’agit là non seulement d’actions contradictoires mais d’une politique qui s’avère mensongère à l’endroit des citoyens. Car la CIA depuis la guerre URSS-Afghanistan, appuie le terrorisme international par l’entremise de ses opérations secrètes.

    Cruelle ironie, la même Jihad islamique, présentée par l’administration Bush comme « une menace contre l’Amérique » responsable des assauts terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone constitue un instrument clé des opérations militaires stratégiques de Washington dans les Balkans et en ex-URSS.

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  34. Au lendemain des attaques terroristes de New York et de Washington, la vérité sur les liens entre le gouvernment américain et le terrorisme international doivent être dévoilés à l’opinion publique afin d’empêcher l’administration Bush et ses partenaires de l’Otan de se lancer dans une aventure militaire qui menace l’avenir de l’humanité.

    Michel Chossudovsky

    Article original en anglais: http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=368

    texte original

    Version française: L’aut’journal, Montréal, octobre 2001

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  35. Notes

    Hugh DAVIES., « International: `Informers’ point the finger at bin Laden; Washington on alert for suicide bombers ». The Daily Telegraph, Londres, 24 août 1998.
    Cf. Fred HALLIDAY. « The Un-great game: the Country that lost the Cold War, Afghanistan ». New Republic, 25 mars 1996.
    Ahmed RASHID., « The Taliban: Exporting Extremism ». Foreign Affairs, Novembre-décembre 1999.
    Steve COLL. Washington Post. 19 juillet 1992.
    Dilip HIRO., « Fallout from the Afghan Jihad ». Inter Press Services, 21 novembre 1995.
    Eric WEINER et Ted CLARK. Weekend Sunday (NPR). 16 août 1998.
    Ibid.
    Dipankar BANERJEE. « Possible Connection of ISI With Drug Industry », India Abroad, 2 décembre 1994.
    Ibid.
    Cf. Diego CORDOVEZ et Selig HARRISON. Out of Afghanistan: The Inside Story of the Soviet Withdrawal. Oxford University Press, New York, 1995. Cf. aussi la critique de Cordovez et Harrison. International Press Services. 22 août 1995.
    Alfred MCCOY. The Progressive, « Drug fallout: the CIA’s Forty Year Complicity in the Narcotics Trade ». 1 août 1997.
    Ibid.
    Ibid.
    Douglas KEH. Drug Money in a changing World, Technical document nº 4. Vienne, UNDCP, 1998, p.4. Cf. Report of the International Narcotics Control Board for 1999. E/INCB/1999/1 United Nations Publication, Vienne, 1999, pp.49-51 ; et Richard LAPPER, « UN Fears Growth of Heroin Trade ». Financial Times, 24 février 2000.
    Report of the International Narcotics Control Board. Op. cit., pp.49-51. Cf. Richard LAPPER. Op. cit.
    International Press Services. 22 août 1995.
    Ahmed RASHID. « The Taliban: Exporting Extremism ». Foreign Affairs, Novembre-décembre, 1999, p.22.

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  36. In « Christian Science Monitor ». 3 septembre 1998.
    Tim MCGIRK. « Kabul learns to live with its bearded conquerors ». The Independent Londres, 6 novembre 1996.
    Cf. K. SUBRAHMANYAM., « Pakistan is Pursuing Asian Goals ». India Abroad 3 novembre 1995.
    Levon SEVUNTS. The Gazette, « Who’s calling the shots? Chechen conflict finds Islamic roots in Afghanistan and Pakistan ». Montréal, 26 octobre 1999.
    Ibid.
    Ibid.
    Cf. Vitaly ROMANOV et Viktor YADUKHA. Chechen Front Moves To Kosovo Segodnia. Moscou, 23 février 2000.
    The European. 13 février 1997. Cf. Itar-Tass, 4-5 janvier 2000.
    BBC. 29 septembre 1999.

    https://www.mondialisation.ca/dixi-me-anniversaire-du-11-septembre-qui-tait-oussama-ben-laden-la-v-rit-derri-re-le-11-septembre-2001/26487?doing_wp_cron=1757772357.8295240402221679687500

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  37. La Chine, telle que je l'ai vue


    Par Jayant Bhandari
    26 septembre 2025


    Je visite la Chine depuis seize ans, souvent plusieurs fois par an, parfois pour des séjours prolongés. J'ai sillonné de grandes villes, de petites villes et des villages reculés. Au fil du temps, j'ai appris à percevoir la Chine non pas à travers l'idéologie ou les récits médiatiques, mais par l'expérience directe – ce que j'ai vu, entendu et ressenti.

    Une grande partie de ce que les Occidentaux pensent de la Chine est tout simplement faux. Voici la Chine que j'ai vue : plus sûre qu'on ne le prétend, d'une efficacité brutale, moins corrompue qu'auparavant et bien plus pragmatique que ne le laissent entendre nos discours.

    Je suis stupéfait de voir avec quelle persistance et quelle profondeur les gens, tous bords politiques confondus, entretiennent une image négative de la Chine. Je soupçonne que la propagande de Washington a imprégné l'esprit non seulement des gauchistes et des faucons, mais aussi des conservateurs et des libertariens réfléchis, qui reprennent souvent ces clichés.

    Les Chinois sont repliés sur eux-mêmes et concentrés, sans être expansionnistes ni menaçants. J'ai trouvé leur société plus curieuse que censurée. Contrairement à l'idée reçue, beaucoup sont ouverts d'esprit, autocritiques et raisonnablement honnêtes. Certes, certains restent silencieux lorsqu'on les interroge sur Xi Jinping, le Parti communiste ou le Tibet, mais il s'agit souvent de prudence plutôt que d'hostilité – une prudence mêlée d'ouverture.

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  38. Un ami m'a demandé si j'avais déjà craint d'être arrêté en Chine. Un autre m'a demandé si j'avais été suivi. J'en doute. J'ai été suivi au Myanmar et arrêté au Zimbabwe pour avoir pris des photos interdites. J'ai voyagé avec des insurgés au Laos, passé du temps seul au Congo et même accompagné d'agents de l'État en Corée du Nord. Je sens généralement que je suis surveillé.

    Un jour, j'ai décidé de me promener dans une mosquée controversée d'une petite ville musulmane de Chine. Une heure plus tard, alors que j'étais au restaurant, des policiers – qui n'avaient pas réussi à me localiser jusqu'à un hôtel – sont arrivés et m'ont demandé mon passeport. J'ai refusé de le montrer. Pourquoi devrais-je le faire, alors que je ne traversais pas de frontière ? Le jeune policier m'a poliment expliqué qu'aux États-Unis, je pouvais refuser de présenter ma carte d'identité, mais qu'en Chine, ce n'était pas la règle. Si j'avais une carte d'identité chinoise, je pouvais la présenter. Sa formation et son sang-froid m'ont frappé. Finalement, je lui ai montré mon passeport sur mon téléphone. Il a pris une photo et s'est excusé pour le dérangement.

    Ironiquement, dans le monde étatique où nous vivons, si cette rencontre n'a pas été agréable dans l'absolu, elle n'a pas été pire – peut-être même plus bénigne – que ce que j'ai vécu dans de nombreux pays. J'ai connu des expériences pires au Canada et en Allemagne.

    En Chine et ailleurs en Extrême-Orient, les gens sont prudents lorsqu'ils expriment publiquement leurs opinions politiques. Je n'ai cependant jamais entendu parler de quelqu'un frappé à 2 heures du matin, cagoulé et emmené par la police. Plus probablement, si quelqu'un franchit une ligne politique, un appel discret est lancé par un supérieur hiérarchique à une personne ayant autorité directe sur lui, afin d'apaiser la situation.

    Même en Amérique du Nord, si vous exprimez certaines opinions politiques – sur la race, le sexe ou d'autres sujets protégés – vous risquez d'être annulé. J'ai d'ailleurs été désinvité d'une conférence minière à Francfort, jugé homophobe et sexiste.

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  39. Alors que nous roulions près du Triangle d'Or, longtemps tristement célèbre pour le trafic de drogue, notre voiture a été arrêtée par la police. Malgré les sanctions sévères imposées par la Chine pour les infractions liées à la drogue, les trafiquants continuent de prendre des risques. Je soupçonne que cela est dû à l'efficacité des ports et des infrastructures chinoises, qui modifie le rapport risque-récompense. Lorsque votre écosystème logistique est aussi fluide que celui de la Chine, même les criminels sont tentés.

    La Chine possède ce que je considère comme l'économie la plus capitaliste de la planète. Malgré son étiquette « communiste », elle fonctionne avec une efficacité étonnante. Les coûts de transaction sont minimes, ce qui rend les biens et services moins chers et de qualité toujours supérieure. Je suis toujours stupéfait que la Chine ne soit pas une micronation, mais la puissance manufacturière mondiale. Des sous-vêtements aux équipements de haute technologie, une part importante provient de Chine. Pourtant, beaucoup préfèrent croire qu'il s'agit d'un tigre de papier. Et s'ils acceptent sa croissance, ils l'attribuent souvent à la dictature, ce qui rend leur affirmation infondée.

    Dans une grande partie du tiers-monde, si je souhaite un style de vie occidental, mes dépenses baissent rarement au niveau suggéré par la parité de pouvoir d'achat ; en fait, elles augmentent souvent. La Chine fait exception. Je peux obtenir des services de qualité occidentale pour un tiers du prix, voire moins. Il n'est pas rare de payer 50 dollars pour une chambre d'hôtel cinq étoiles, avec petit-déjeuner buffet complet inclus, dans une ville de troisième rang. Les taxis coûtent une fraction de leurs homologues occidentaux. Les banques restent ouvertes tard et le week-end. Le RMB a globalement suivi le cours d'un panier de devises, en particulier le dollar américain, et les banques offrent de meilleurs taux de dépôt.

    Depuis mes premiers voyages en Chine jusqu'à aujourd'hui, la transformation a été stupéfiante. À mon arrivée à Shanghai, je cherchais du café et n'en ai trouvé que du presque insipide. Aujourd'hui, non seulement à Shanghai, mais même dans les villes de troisième rang, la variété et la qualité du café surpassent largement celles de l'Allemagne, de la Suisse ou de la France.

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  40. De même, je pensais autrefois que le Canada produisait les fruits les plus savoureux. Mais en survolant la Chine, on voit des kilomètres de serres. L'échelle et la qualité de l'agriculture nationale se sont améliorées si rapidement que je pense maintenant que la Chine produit les meilleurs fruits au monde.

    Les Chinois sont des apprenants passionnés. Ils assimilent rapidement les nouvelles idées, les adaptent et les institutionnalisent sans reculer. La Chine ne cesse de progresser ; lorsqu'ils voient quelque chose qui vaut la peine d'être adopté, cela s'intègre rapidement à leur culture.

    Une image gravée dans ma mémoire est celle d'une vieille femme – une concierge – grimpant sur un poteau pour le dépoussiérer. Personne ne regardait ; elle n'avait pas à le faire. Il ne faut pas juger une société à ses riches et puissants, mais à l'attitude de l'individu moyen.

    D'après ce que je vois, en Chine, se plaindre, se sentir tout permis ou se mettre dans la peau d'une victime ne mène à rien. Si vous ne travaillez pas, du point de vue du gouvernement, vous risquez de souffrir de la faim. Je suis tout à fait pour cette éthique. Cependant, l'opprobre social et le soutien familial permettent de gérer les situations désespérées et de responsabiliser les gens. Je suppose que le fait de ne pas avoir à se plaindre constamment de leurs prétendus droits les rend moins distraits et plus heureux.

    Les salaires fluctuent en fonction de la conjoncture économique ; compte tenu de la faiblesse actuelle de l'économie, ne soyez pas surpris si l'agent du gouvernement que vous rencontrez le matin est celui qui vous livre votre commande en ligne l'après-midi.

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  41. L'année dernière, j'ai atterri à Shanghai avec une correspondance intérieure. Mon vol retour a été retardé et, à seulement vingt minutes du départ, j'ai cru l'avoir raté. À ma grande surprise, quelqu'un m'a accueilli à la porte d'embarquement. Il a photographié ma carte d'embarquement et, avec une franchise chinoise, mais efficace, m'a indiqué la direction. Une chaîne d'agents avait déjà été alertée ; certains m'ont fait passer devant les files d'attente. De la porte de l'avion à mon prochain vol, en passant par l'immigration et les douanes, j'ai réussi la correspondance. Ce que je croyais impossible s'est produit grâce au système, rigoureux et efficace. Et je voyageais en classe économique, et non en classe affaires.

    Les systèmes fonctionnent au quotidien ; les gens sont réactifs ; les commodités sont réelles. La Chine est devenue extrêmement sûre et je n'y vois aucun extrémisme religieux. Si cela contredit les récits des médias occidentaux, il est peut-être temps de faire confiance à l'expérience directe plutôt qu'aux filtres idéologiques.

    J'ai visité des bureaux du gouvernement chinois et je les ai trouvés différents de tout ce que j'ai vu. Leur objectif apparent est simple : faire le travail et laisser partir le citoyen rapidement. On perd peu de temps en politesses forcées. Lorsque je suis en contact avec des fonctionnaires – de l'immigration ou de la police – je recherche une interaction mécanique et brève, et non un bavardage condescendant. Si je peux éviter de dire bonjour, tout va bien. L'anti-étatisme a plus de valeur à mes yeux que la politesse. En Chine, c'est exactement ce que j'obtiens.

    Je n'ai jamais rencontré de bureaucrate autoritaire en Chine, ni d'ailleurs au Japon, en Corée, à Singapour ou à Hong Kong. J'ai passé beaucoup de temps dans tous ces pays. Je n'ai pas encore rencontré le fameux système de crédit social chinois.

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  42. J'ai récemment demandé pourquoi les agents municipaux ne contrôlent plus aussi vigoureusement les vendeurs ambulants illégaux comme avant. La réponse : les agents ont désormais des tâches plus productives et une entente tacite s'est instaurée sur la limite à ne pas franchir. Parmi les personnes que je rencontre, je perçois peu de crainte envers la police ; l'une d'elles poursuit même sa police locale en justice sans crainte de représailles.

    Les pacifistes s'imaginent que tendre l'autre joue peut permettre de gagner une guerre de civilisation. En réalité, les gouvernements ne fonctionnent que dans la mesure où les gens sont prêts à se battre pour eux : la civilisation n'existe pas dans la nature ; il faut se battre pour elle. Contrairement aux idées reçues, j'ai vu des citoyens chinois s'en prendre bruyamment aux fonctionnaires, tandis que ceux-ci les écoutent souvent calmement.

    La Chine permet-elle l'approvisionnement en fentanyl des États-Unis ? Je l'ignore. Lorsque j'ai interrogé un homme d'affaires chinois prospère, il m'a répondu qu'il ne serait pas surpris. Un autre a affirmé en être quasiment certain. Mais dans de nombreuses villes nord-américaines, on peut se faire vacciner gratuitement par le gouvernement. Ainsi, s'il est facile de pointer du doigt la Chine, les gouvernements occidentaux échouent dans ce qu'ils contrôlent.

    Oui, Xi Jinping s'est autoproclamé président à vie, et j'ai trouvé cela répugnant, non seulement par l'acte lui-même, mais aussi par l'absence totale d'opposition visible. Certains rivaux, prétend-on, ont été éliminés sous prétexte d'accusations de corruption. Je suis tenté de croire que cela aurait pu se produire. Pourtant, juger les dirigeants politiques isolément est futile.

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  43. La démocratie porte souvent au pouvoir des porte-étendards, des démagogues et des incompétents – des individus qui sabordent les institutions comme des termites. Pourtant, ces mêmes gouvernements exigent que la Chine s'ouvre à la démocratie et autorise les manifestations soutenues par l'étranger. Washington incite les mouvements pro-démocratie à Hong Kong et à Taïwan. Serait-il alors si scandaleux que la Chine réponde de la même manière – en s'engageant dans un échange de contreparties – en fermant les yeux sur l'approvisionnement en fentanyl ?

    Qu'en est-il de la liberté de Hong Kong et de Taïwan ? Je suis convaincue que si des personnalités comme Nancy Pelosi n'avaient pas provoqué inutilement la Chine, Hong Kong aurait pu conserver son indépendance totale. Dans les mois qui ont précédé les manifestations, je les ai suivies de près et je suis devenue une experte en la matière, capable de prédire où se tiendrait la prochaine manifestation. Lors de la dernière manifestation à laquelle j'ai assisté, des drapeaux américains, australiens et britanniques étaient omniprésents, juste devant les bureaux des gouvernements chinois et hongkongais. J'admirais les manifestants, mais je ne pouvais imaginer aucun gouvernement, hormis quelques pays occidentaux, tolérer une telle dissidence ouverte.

    D'après mon expérience, les Chinois ne cherchent pas la bagarre. Ils cherchent désespérément à améliorer leur situation économique et à assurer un avenir meilleur à leurs enfants. Pour un pays de sa taille et de ses capacités militaires, la Chine est parmi les moins agressives. Elle aurait pu occuper Macao et Hong Kong par la force il y a longtemps, mais ne l'a pas fait. Le Portugal avait d'ailleurs proposé de restituer Macao des décennies plus tôt, mais la Chine préférait attendre la fin de la période de location.

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  44. La Chine est également l'un des pays les plus ouverts au monde. Partout dans le monde, les politiques de visas sont généralement réciproques, mais pas toujours avec la Chine. Jusqu'à récemment, l'Inde avait cessé de délivrer des visas aux touristes chinois. La Chine délivre non seulement des visas avec facilité, mais offre également des cadeaux aux visiteurs indiens. Si les citoyens chinois doivent obtenir un visa pour se rendre dans les pays occidentaux, la plupart des Occidentaux peuvent se rendre en Chine sans visa. Les citoyens des pays du tiers monde doivent parfois en faire la demande, mais quittent souvent l'ambassade rapidement après leur arrivée, impressionnés par l'efficacité de l'ambassade. Je suppose que si Trump n'avait pas fait tant de bruit au sujet des droits de douane, la Chine n'aurait pris aucune mesure de rétorsion.

    Il y a quinze ans, j'ai eu ce que je croyais être une idée d'investissement innovante. La Chine était en plein essor. Macao avait dépassé Las Vegas en termes de revenus de jeux d'argent, non seulement comme destination de loisirs, mais aussi comme plaque tournante du blanchiment d'argent. La construction était omniprésente. La Chine avait une réputation de corruption – comme tout autre pays en développement – ​​et je pensais avoir trouvé la machine à sous idéale. Je croyais que les pots-de-vin continueraient d'affluer dans les casinos et sur les marchés immobiliers. Mes clients et moi avons investi. Au cours de la dernière décennie, nous avons perdu plus de 90 % de cet argent.

    Lorsque je demande aux Chinois critiques envers Xi Jinping ce qu'ils pensent de la corruption, ils admettent n'avoir pas eu à verser de pots-de-vin depuis plus de dix ans. Les Occidentaux ont tendance à opposer socialisme et capitalisme au débat politique, passant à côté de l'essentiel. Ils multiplient les comparaisons entre le « socialisme » suédois et le « capitalisme » américain, comme si l'idéologie seule déterminait la prospérité. Mais il existe une autre dimension, bien plus déterminante, de la vie publique : la corruption, qui va au-delà de l'idéologie.

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  45. Vu d'en haut, le grand fossé ne se situe pas entre socialisme et capitalisme, mais entre sauvagerie et civilisation.

    La corruption rend le développement impossible. Elle maintient les sociétés atomisées, instables, prédatrices et prisonnières de la méfiance. Si l'on cherche une clé unique pour comprendre la trajectoire d'une société, il ne faut pas s'attarder sur son idéologie, mais sur son niveau de corruption.

    L'alcool est bon marché et largement disponible, et on peut boire dans les espaces publics. Avec le temps, les gens boivent de moins en moins, à tel point que je n'ai jamais mis les pieds dans un restaurant buffet qui ne propose pas d'alcool à volonté. Cela me montre aussi que les gens sont heureux et beaucoup moins stressés.

    Les Chinois que je connais ne conduisent plus sous l'effet de l'alcool, même pas une gorgée. Les fonctionnaires n'ont pas le droit de boire lors des dîners de travail. J'entends encore parler de vin de riz coûteux – le Moutai – offert en cadeau aux fonctionnaires, puis échangé contre de l'argent au magasin.

    Il est clair que la Chine développe l'État de droit plutôt que l'État de droit.

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  46. Je me souviens à peine d'une seule fois où j'ai été victime d'une arnaque en Chine. Deux rencontres récentes n'ont fait que renforcer cette impression. Dans un petit salon de thé, le propriétaire m'a dissuadé d'acheter une variété que j'avais choisie, m'expliquant franchement qu'elle ne répondrait pas à mes attentes. Il savait que je ne reviendrais jamais, mais il a privilégié l'honnêteté au profit. Dans une boutique Huawei, l'agent a longuement expliqué que le téléphone que je comptais acheter pourrait poser problème avec le système d'exploitation et les applications que je comptais utiliser. Je suis reparti sans acheter, mais avec un rappel clair de l'importance de l'intégrité qui a commencé à s'infiltrer dans la société chinoise et du sérieux avec lequel les entreprises privées se protègent désormais contre la moindre apparence de corruption interne.

    La Chine est-elle mercantiliste ? Peut-être. Le mercantilisme a mauvaise réputation car il est en contradiction avec la division du travail et les principes du libre marché. Pourtant, réfléchir stratégiquement – ​​imaginer comment produire moins cher ce que l'on importe chez soi, maximiser les exportations, créer des excédents commerciaux et investir à l'international – est ce qui confère un avantage stratégique.

    Certains considèrent la Chine comme une simple experte en copie. Même si c'était vrai, réussir à copier n'est pas une mince affaire. Si c'était facile, l'Afrique et l'Inde seraient des puissances industrielles.

    Ironiquement, les conservateurs et les libertariens préfèrent que les gouvernements évitent toute ingérence du marché. Pourtant, lorsque la Chine n'a pas soutenu son marché immobilier en plein effondrement, elle a été sévèrement jugée. Les entreprises font pression sur les gouvernements ; nous le reconnaissons, mais lorsque la Chine a restreint ses milliardaires, nous avons porté un jugement différent.

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  47. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les cadres moraux chrétiens assuraient l'opprobre social des comportements dégradants. Je ne veux pas que l'État fasse la police morale de la société, mais si les institutions religieuses ne fournissent plus ce cadre, je comprends pourquoi la Chine impose certaines normes de conduite aux célébrités dans l'espace public. Ces contrôles ne semblent pas s'étendre aux relations sexuelles privées. Les sex-shops et les salons de tatouage sont faciles à trouver. Et les homosexuels semblent vaquer à leurs occupations sans entrave, tant qu'ils ne promeuvent pas dans la rue ce qu'ils font dans leur chambre.

    Je suis heureux de penser que l'aide sociale est méprisée. Je suis heureux que l'exhibition publique des parties génitales lors des soi-disant marches des fiertés ou la sexualisation des enfants ne soient pas possibles. Je suis heureux que les manifestations politiques soient mal vues : elles n'ont rien d'anodin ; elles dérangent les gens.

    La Chine entretient également des relations interethniques parmi les meilleures que j'aie jamais vues. Du moins à mon niveau, les Chinois urbains et instruits ne se soucient ni ne se préoccupent de l'appartenance ethnique des autres. Pourquoi n'en serait-il pas ainsi alors qu'il n'existe pas de politiques de discrimination positive et que le système politique est méritocratique : les politiciens n'ont pas besoin de plaire à des groupes pour obtenir des votes ? Les Chinois qui ne travaillent pas pour des entreprises occidentales à Shanghai ou dans d'autres grandes villes ne comprennent pas le concept de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI).

    Paradoxalement, d'un point de vue occidental éveillé, les Chinois, comme les Japonais et les Coréens, peuvent être très racistes. C'est ce réalisme racial qui leur permet de maintenir l'homogénéité de leurs sociétés, de plus en plus fondées sur la confiance et de maintenir une stabilité sociale.

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  48. L'Occident est la région du monde la moins raciste. Je me demande si, une fois que les gens ont atteint la dimension de la recherche de la vérité et des absolus moraux, et ont ainsi dépassé leur tribalisme, ils ne peuvent plus le percevoir chez les autres. Ou est-ce la paresse intellectuelle et le politiquement correct qui ont poussé l'Occident à renoncer au réalisme racial ?

    La Chine a évité nombre des erreurs fatales qui ont ravagé les sociétés occidentales. Elle ne glorifie pas la monoparentalité comme un choix de vie, ni ne tolère la toxicomanie qui ronge des communautés entières. Le désordre dans l'espace public est limité, et non excusé sous prétexte d'« expression ». Les enfants ne sont pas soumis à la confusion sexuelle ni exposés à des spectacles de strip-tease sous couvert d'acceptation. Plus important encore, la Chine a résisté à l'obsession occidentale de diluer l'identité nationale par l'immigration de masse. Elle ne souhaite ni importer des vagues d'étrangers pour servir de main-d'œuvre à bas salaire dans les cafés ou les chaînes de restauration rapide, ni accorder la citoyenneté avec la même désinvolture que le Canada ou l'Australie.

    La société et la culture ne devraient pas être financiarisées, et le libre marché devrait rester confiné à la sphère économique. La compassion et la tolérance en Occident ont oublié d'exiger des comptes de leurs bénéficiaires. Le libéralisme a déraillé. Le libre marché, qui devrait être confiné à la sphère économique, a envahi la culture et la société, conduisant à la financiarisation et à la privatisation de tous les secteurs.

    Malgré toute sa discipline et sa cohésion, l'essor de la Chine ne s'est pas auto-généré. Les fondements de sa prospérité ont été posés grâce à l'extraordinaire générosité de l'Occident – ​​et surtout des États-Unis – sans laquelle sa trajectoire serait bien différente. Sans l'Occident, des nations comme le Japon, la Chine et la Corée seraient encore engluées dans des conditions primitives. Le ressort de l'humanité et de la civilisation, c'est l'Occident – ​​sa classe intellectuelle inégalée, sa liberté brute, son ouverture d'esprit, son attachement à la vérité, à l'individualité et à la créativité.

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  49. Les Chinois partagent-ils cette soif d'inconnu, cette vision quasi religieuse de la liberté que l'Occident – ​​et en particulier l'Amérique – a incarnée ? Je ne le pense pas. Mais un tel esprit n'est pas indispensable à la croissance économique une fois la science et la technologie importées.

    En 2017, une jeune étudiante chinoise, Shuping Yang, a pris la parole à la tribune de l'Université du Maryland et a prononcé un discours passionné contrastant l'atmosphère de la Chine et celle des États-Unis, tant par sa clarté physique que par son ouverture intellectuelle. Elle a loué l'air pur et pur des États-Unis, ainsi que la liberté de respirer dans une société où même les idées controversées pouvaient s'exprimer. Le président de l'université, lui-même chinois, a admis avoir exprimé certains de ses sentiments les plus profonds.

    La réaction en Chine, cependant, a été rapide et hostile, reflétant sa pensée tribale. Les Occidentaux y ont vu une confirmation de l'illibéralisme chinois. Pour moi, ces deux Chinois reflétaient l'émergence des Lumières en Chine.

    Depuis, la Chine a parcouru un long chemin. Ses villes sont plus propres, sa société plus sûre d'elle, et la défensive étouffante qui caractérisait autrefois sa réaction aux critiques s'est atténuée. Et pourtant, la dévotion quasi religieuse à la recherche de la vérité – l'idée que l'honnêteté et la dissidence sont des obligations sacrées – demeure un héritage typiquement occidental.

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  50. On peut l'envisager comme une comparaison de zéro à un contre un à n. Le zéro à un est le royaume des idées originales – philosophie, science fondamentale et profonde créativité dans les affaires humaines – nées de la recherche de la vérité, de la morale universelle et de la raison au-delà des tribus, des races ou des religions. C'est le don de l'Occident ; sans lui, le monde serait resté démuni et animal. Le un à n, en revanche, est le domaine de la Chine : une fois les idées formulées, elle les affine et les développe, surpassant souvent l'Occident en matière de technologie appliquée – peut-être parce qu'elle n'est pas « distraite » par le zéro à un.

    La raison pour laquelle les Chinois semblent moins rebelles intellectuellement ne réside peut-être pas dans leur système politique, mais ailleurs. Comme le Japon et la Corée, la Chine présente un QI moyen très élevé avec une faible dispersion. Ce regroupement favorise l'harmonie sociale et un objectif commun.

    Cela façonne également les institutions, qui sont hiérarchisées. Ceux qui s'attendent à une égalité à l'américaine seraient choqués. De telles structures freinent la créativité et imposent une forte pression sociale. Ils deviennent émotionnellement constipés. C'est pourquoi, de Singapour à la Corée en passant par la Chine, des institutions correctives visent à enseigner l'innovation et la créativité. Mais ces qualités ne s'apprennent pas simplement ; elles s'assimilent à un environnement qui encourage la pensée originale, nourrie par le fait de grandir au sein d'une culture particulière.

    Un ami m'a dit que son poste idéal était celui où il avait des supérieurs américains et des subordonnés chinois. Les supérieurs américains offrent une liberté d'action, respectent vos opinions et vous traitent d'égal à égal. Les subordonnés chinois font profil bas et font leur travail.

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  51. La Chine a créé des pôles d'excellence. C'est difficile à croire, mais aujourd'hui, Shanghai est probablement plus innovante que Singapour, à mon avis, car elle dispose de plus d'espace, de plus de population et d'un dynamisme social plus important. J'irais même jusqu'à dire que la Chine offre plus de marge de manœuvre intellectuelle que tout autre pays d'Asie de l'Est. Shenzhen est plus riche que son voisin Hong Kong. Je ne serais pas surpris que Taïwan souhaite un jour rejoindre la Chine pour bénéficier d'économies d'échelle culturelles et économiques.

    Mais comparer la Chine aux États-Unis n'a aucun sens. Une comparaison plus juste serait celle avec le Kenya, l'Ouganda ou l'Inde, pays qui ont démarré sur des bases similaires. À cet égard, la Chine a obtenu des résultats extraordinaires, sans équivalent dans l'histoire de l'humanité. Ses progrès sont tels que certains la comparent désormais aux États-Unis, la dévalorisant souvent injustement.

    En Asie de l'Est, la Chine est peut-être aujourd'hui la société la plus ouverte d'esprit, sans doute même plus que Singapour. Je ne serais pas surpris qu'une véritable innovation, du zéro au un, prenne déjà racine. Ce phénomène ne fera que s'accélérer avec l'arrivée d'Occidentaux à haut QI. La résidence à long terme est devenue plus facile et, face à l'inévitable intensification des conflits sociaux en Occident, un plus grand nombre de ses meilleurs talents s'installeront probablement en Chine.

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  52. Je constate de profonds conflits entre la culture occidentale et l'islam, et des conflits encore plus aigus avec l'hindouisme. Fondamentalement, je ne vois aucune réelle perspective pour l'Occident de collaborer avec le Tiers-Monde : leurs visions s'opposent et leurs sociétés restent tribales et animales. Lorsque des personnes du Tiers-Monde arrivent en Occident, elles ne s'assimilent pas ; au contraire, elles empirent. L'assimilation reste un rêve. En revanche, je constate une véritable symbiose entre la Chine et les États-Unis. Je souhaite qu'ils travaillent ensemble plutôt que de s'opposer, car ce faisant, Washington agit souvent contre les véritables intérêts des Américains.

    La Chine est là pour rester et sa trajectoire est ascendante. Sur le plan économique et militaire, la Chine est la prochaine Amérique. Il n'y aura pas de Pax Sinica ; les Chinois sont trop repliés sur eux-mêmes. En tant que symbole de liberté – et donc de spiritualité, de créativité et d'innovation, cette vision religieuse viscérale de l'humanité –, il n'y a probablement pas de prochaine Amérique.

    https://www.lewrockwell.com/2025/09/jayant-bhandari/china-as-ive-seen-it/

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    Réponses
    1. (...) De même, je pensais autrefois que le Canada produisait les fruits les plus savoureux. Mais en survolant la Chine, on voit des kilomètres de serres. (...)

      Eh oui ! La Chine sait que notre planète se refroidit ! Donc, comme en Europe du Nord et France les serres foisonnent sur des kilomètres carrés !

      (...) L'Occident est la région du monde la moins raciste. (...)

      HUM-HUM ! Primlo, le 'racisme' ne devrait pas exister puisque le monde n'est composé que d'une seule race: l'être humain. Mais les politichiens et les merdias parlent de séparer les personnes bronzées et non bronzées !:

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  53. L’Atlantic Council (think tank basé à Washington) a décerné le prix Global Citizen Award à Emmanuel Macron.


    le 26 septembre 2025
    par pgibertie


    L’Atlantic Council (think tank basé à Washington) a décerné le prix Global Citizen Award à Emmanuel Macron.

    1 608 entreprises françaises ont été rachetées entièrement par des fonds américains ou sont passées sous contrôle américain (plus de 50 % du capital) depuis 2014.

    https://pgibertie.com/2025/09/26/latlantic-council-think-tank-base-a-washington-a-decerne-le-prix-global-citizen-award-a-emmanuel-macron/

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  54. Le “triomphe” de Trump


    Par Manlio Dinucci
    Mondialisation.ca,
    27 septembre 2025


    Ci-dessous les extraits de discours de Trump qui, dans la vidéo, sont mis en confrontation avec les faits.

    Extraits du discours de Trump à l’Assemblée générale des Nations Unies
    “Durant mon premier mandat j’ai construit la plus grande économie de l’histoire mondiale. Je suis en train de faire la même chose maintenant aussi, mais cette fois à une échelle beaucoup plus ample et des résultats encore meilleurs. Nous sommes fiers d’exporter de l’énergie dans le monde entier. Aujourd’hui nous sommes le plus grand exportateur. Sous ma conduite, les coûts énergétiques ont diminué. La seule chose qui a augmenté est le marché d’actionnariat, qui a atteint une augmentation record de 48 fois. Et vous tous dans cette salle en bénéficiez, presque tous. En huit mois, plus de 17 trillions de dollars ont été investis aux États-Unis, et maintenant ils affluent de tous le coins du monde.”

    “À notre frontière méridionale nous avons repoussé une invasion colossale. Il s’agissait de millions de personnes provenant du monde entier, des prisons, des institutions psychiatriques, des revendeurs de drogue, il en est arrivé de tous les coins du monde. Notre message est très simple. Si vous entrez illégalement aux États-Unis, vous finirez en prison ou retournerez là d’où vous êtes venus, ou même plus loin, vous savez ce que ça veut dire. J’exhorte tous les pays du monde à prendre position en défense de leurs propres citoyens.

    L‘Europe est en grande difficultés. Elle a été envahie par une force d’immigrés clandestins comme personne ne l’avait vue auparavant et personne ne fait quelque choses pour les renvoyer. L’immigration et le coût élevé des dites énergies renouvelables sont en train de détruire une grande partie du monde libre et une grande partie de notre planète.”

    “J’ai mis fin à sept guerres. Aucun président ou premier ministre, aucun autre pays n’a jamais fait rien de tel, et moi j’y suis arrivé en seulement sept mois. Ce n’était jamais arrivé avant. L’ONU a un potentiel énorme, mais elle n’est absolument pas près de le réaliser. Je suis venu ici aujourd’hui pour offrir le leadership et l’amitié des États-Unis à toute nation présente dans cette assemblée. L’Amérique a la bénédiction d’avoir l’économie la plus forte, les frontières les plus sûres, l’armée la plus puissante, les amitiés les plus solides et l’esprit le plus fort que n’importe quelle autre nation sur la face de la Terre.”

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  55. “Tout le monde dit que je devrais recevoir le Prix Nobel de la Paix pour chacun de ces résultats, mais ce qui m’intéresse n’est pas de gagner des prix. C’est de sauver des vies humaines.”

    “Certains membres des Nations unies, comme pour encourager la poursuite du conflit, essaient de reconnaître unilatéralement un État palestinien. Au lieu de céder aux demandes de rançon du Hamas, ceux qui veulent la paix devraient être unis dans un seul message : libérez immédiatement les otages !”

    “Nous défendons la liberté de parole et d’expression”

    “Nous protégeons la liberté religieuse. Nous protégeons le Christianisme, la religion la plus persécutée au monde aujourd’hui.”

    Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo de vendredi 26 septembre 2025 sur la chaîne de tv italienne Byoblu

    https://www.byoblu.com/2025/09/26/il-trionfo-di-trump-pangea-grandangolo/

    Traduction : Marie-Ange Patrizio

    VIDÉO (en italien) : ( voir sur site )

    Pour SOUS TITRES – [Pour PC et Mac uniquement, certaines tablettes comme les iPad, pas de possibilité sur téléphone]

    1.Cliquer en bas à droite de l’écran sur la petite roue dentée (paramètres)

    2.Choisir « sous-titres »

    3.Choisir « italien généré automatiquement »

    4.A nouveau cliquer sur « sous-titres italien »

    5.Choisir « traduire automatiquement »

    6.Choisir la langue de votre choix dans le menu déroulant.

    https://www.mondialisation.ca/le-triomphe-de-trump/5702025?doing_wp_cron=1758982224.5778830051422119140625

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  56. Trump impose des droits de douane de 25 % sur les poids lourds importés à partir du 1er octobre


    PAR TYLER DURDEN
    SAMEDI 27 SEPTEMBRE 2025 - 01H20


    Le président Donald Trump a annoncé jeudi que les États-Unis imposeraient des droits de douane de 25 % sur les poids lourds importés à partir du 1er octobre, invoquant une « concurrence extérieure déloyale » et des risques pour la sécurité nationale, selon CNBC.

    « Tous les “gros camions lourds” fabriqués dans d’autres régions du monde seront visés », a écrit Trump sur Truth Social. « Les grands constructeurs de camions, tels que Peterbilt, Kenworth, Freightliner, Mack Trucks et d’autres, seront protégés des perturbations extérieures. »

    Ces droits de douane s'inscrivent dans un ensemble plus large : des droits de 100 % sur les médicaments de marque, de 50 % sur les meubles de cuisine et de 30 % sur les meubles rembourrés, tous en vigueur à compter du 1er octobre. Trump a déclaré que ces droits sur les meubles et les meubles répondent à une « inondation massive » d'importations qui nuit aux producteurs américains.

    CNBC rapporte que ces mesures interviennent alors que l'administration lance de nouvelles enquêtes au titre de l'article 232 sur les importations de robotique, de machines industrielles et de dispositifs médicaux. L'article 232 du Trade Expansion Act autorise les droits de douane pour des raisons de sécurité nationale et a déjà été utilisé pour les automobiles, le cuivre, l'acier et l'aluminium.

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  57. Les constructeurs de camions ont exprimé leur prudence. « Nous sommes impatients d'examiner les détails de l'annonce faite par le président concernant l'article 232 pour les camions moyens et lourds », a déclaré un porte-parole de PACCAR, propriétaire de Peterbilt et Kenworth. Daimler Truck, société mère de Freightliner, et Mack Trucks, propriété de Volvo, n'ont pas fait de commentaires.

    Les analystes ont averti que ces mesures pourraient entraîner une augmentation des coûts. David Forgue, avocat spécialisé en droit commercial, a déclaré que les producteurs nationaux ne bénéficieraient guère du maintien de droits de douane élevés sur les intrants. « Sans cela, les droits de douane sur les intrants continueront de freiner le secteur manufacturier », a-t-il souligné, évoquant les précédentes « compensations tarifaires » accordées pour les voitures et les camions légers.

    Le Mexique est le principal fournisseur de camions moyens et lourds des États-Unis, suivi du Canada, du Japon, de l'Allemagne et de la Turquie. Les expéditions de camions lourds depuis les usines américaines sont passées d'un creux de 1,1 milliard de dollars en avril 2020 à 3,2 milliards de dollars en juillet dernier, bien qu'elles aient légèrement diminué cette année, selon les données de la Réserve fédérale.

    Deborah Elms, de la Fondation Hinrich, a déclaré que ces droits de douane massifs laissent des questions importantes sans réponse, notamment leur conformité avec les accords commerciaux existants, mais a prédit qu'ils entraîneraient « presque certainement une hausse des prix pour les acheteurs américains ».

    https://www.zerohedge.com/markets/trump-imposes-25-tariff-imported-heavy-trucks-starting-oct-1

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